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                                                    Je veux apprendre !

 

                                 Chansons pour les Droits de l'enfant

 

Après le très beau CD « Gouttes de paix » (2000) et la formidable comédie musicale « T’es qui dis, t’es d’où ? » (2006), les Serruriers, avec Véronique Bavière et Fabien Bouvier, ont encore frappé fort avec leur nouveau CD « Je veux apprendre ! » : 11 chansons pour les Droits de l’enfant, dédiées « à tous les enfants de partout qui rêvent d’un monde enchantant ». Beaux textes, jolie musique, une réalisation coopérative… et au final, une belle palette d’émotions.

Non-violence Actualité / Janvier-février 2011

 

 

Les droits de l'enfant en scène

L'association parisienne, les Serruriers Magiques, propose un spectacle sur les droits de l'enfant, créé à partir du quotidien des jeunes des zones d'éducation prioritaire.

Ils sont vingt-cinq sur scène, vingt-cinq petits de primaire et cinq grands de collège, toutes couleurs et origines confondues, tous Serruriers Magiques, nom du premier spectacle créé et de l'association éponyme qui, depuis 1997, intervient auprès de jeunes Parisiens des zones d'éducation prioritaire. Belleville, Château Rouge... derniers quartiers que les bobos n'ont pas encore totalement investis et où le multiculturalisme se conjugue au quotidien.

Deux cents gamins

À l'école de la rue d'Oran, du côté de la Goutte d'Or, ceux de CE1, CE2, CM1 et CM2 ont travaillé trois années durant sur la Convention internationale des Droits de l'enfant. Environ deux cents gamins qui, guidés par leurs enseignants, ont découvert le texte et se sont confronté a ses articles pour en extraire la matière d'un spectacle formidablement intelligent, tonique, sensible et drôle : Je veux apprendre !

Chez les Serruriers Magiques, on prend très au sérieux le divertissement et le spectacle est l'aboutissement d'une implication de tous et d’un boulot de pro. Il faut dire que les écoliers sont encadrés par deux experts : Véronique Bavière, directrice de l'école Oran et responsable de l'association, et Fabien Bouvier, animateur et auteur-compositeur, tous deux à l'origine de l'association et par ailleurs récidivistes puisque metteurs en mots, en musique et en scène des trois précédents spectacles. Comme pour ces derniers, c'est à partir de leur quotidien que les enfants ont créé les textes, s’appuyant cette fois sur les articles de la Convention les plus directement liés à leurs préoccupations. Droit à l'éducation avec la chanson d'ouverture Je veux apprendre ; droit à la liberté d’opinion avec Envie, pas envie ; droit a la liberté d'expression avec Écrire ; droit de ne pas être pris dans les conflits avec le très drôle et percutant Qui a commencé la guerre ? D'autres encore et, traversant le spectacle, le rappel du droit à la différence, à la protection, à l’égalité filles-garçons – On n’est pas des nunuches ! - ou encore au bien-être. Les grands échangent propos et références en de courtes scènes parlées et le thème est aussitôt illustré par les petits en chansons joliment chorégraphiées.

Réputés instables

Au départ donc - et il en avait été ainsi pour les précédents spectacles - les enfants du primaire étaient concernés par le projet. Certes, les plus grands ayant goûté une première fois à la chose, restaient dans le mouvement mais côté coulisses, en appui technique et logistique. Sauf que, cette fois, quelques rescapés du T’es qui dis, t'es d'où ? ne l'ont pas entendu de cette oreille et ont voulu une fois encore monter sur scène. D’accord, ont dit les responsables mais a deux conditions : vous vous attelez à l'écriture de vos dialogues et vous ne ratez aucune séance de travail. Pari tenu. Et même si les échanges sont un peu convenus, le rythme reste vif et la conviction des comédiens l'emporte.

Il faut dire qu'ils ont fort à faire, les adolescents, face au groupe explosif des petits. Avec leurs jeans et leurs tee-shirts multicolores, leurs voix fraîches et leurs gestes gracieux, ces derniers galvanisent le public, parents et amis certes déjà majoritairement acquis à leur cause mais conquis par leur professionnalisme. Car, et c'est là le secret de la réussite, les gamins présentent un spectacle très abouti - justesse de la voix, précision de la chorégraphie - sans pour autant perdre leur spontanéité. Leurs textes sont bien écrits, bien orchestrés, bien chantés. Ce qui, dit ainsi, semble la moindre des choses mais a demandé en amont un travail considérable, une grande constance de la part d’enfants réputés instables... Résolument optimiste, le spectacle n'est pas mièvre pour autant et évite les trop bons sentiments. Ainsi de La famille qui illustre le droit de vivre auprès de ses parents et s'ouvre sur les joies du partage - « Se regarder dans les yeux, discuter avec mon père. Me faire chouchouter, câliner, consoler. Fêter mon anniversaire » - bascule dans la gravité pour évoquer la face sombre des relations familiales : « Travailler comme un chien. Embêter le monde, fâcher son cœur, punir son âme, pleurer son esprit. Manger comme un loup. Battu comme un gamin. Être abandonné, maltraité, abusé, démuni » pour se clore sur cette invitation : « Et puis sortir de la maison. Sortir pour rencontrer. Partir tout seul, enveloppé. Aimer le monde, aimer la vie. Prendre sa liberté. » Allez rendre visite aux petits serruriers sur leur site ; achetez leurs CD et leurs DVD mais, surtout, allez les voir. Ibrahim, Alix, Medhi, Louis, Bintou et leurs copains valent le déplacement. Magiques !

Entretien avec Fabien Bouvier, animateur et auteur-compositeur, fondateur avec Véronique Bavière, directrice d'école, de l'association d'éducation populaire, les Serruriers Magiques. « Nous posons un cadre très structuré »

Comment en êtes-vous venu à créer cette association ?

C'est la rencontre avec Véronique Bavière en 1996 qui a étédéterminante. Elle-même était institutrice à Belleville, un quartier encore très populaire de l'Est parisien et à l'occasion de séjours en classe de nature elle avait pu constater combien des enfants étiquetés « difficiles » parvenaient à s'apaiser, se structurer et mener à bien un projet, pour autant qu'on leur permette d'en être acteurs. J'étais alors animateur socioculturel dans ce même quartier et nous nous sommes rejoints dans le projet de créer un lieu où les enfants pourraient se poser, se responsabiliser et se reconstruire. En fait, il nous a fallu attendre 1998 pour pouvoir acquérir la Fourmonière - une fermette à restaurer dans la Sarthe - mais dès 1996 nous nous étions impliqués dans la création d'un spectacle, Le Serrurier Magique, ce qui a donné son impulsion à l'association et nous a encouragés à poursuivre dans cette voie de l'expression artistique. Quand Véronique a pris la direction de l'école Oran, nous avons continué sur notre lancée, associant d'abord les enfants des quartiers de Belleville et de la Goutte d'Or pour, peu à peu, nous concentrer sur ce dernier.

Comment a été conçu et s’est mis en place ce spectacle ?

Deux cents enfants ont participé à l'écriture : des élèves de l'école, les jeunes suivis par l'association et également des enfants d'un foyer, l'atelier comédie musicale, lui, n'est ouvert qu'à partir de huit ans. Généralement, une quarantaine d'enfants s'inscrivent (nous accueillons en priorité les enfants en difficulté) et ensuite, comme l'atelier n'est pas obligatoire et que c'est assez exigeant - surtout quand il faut vraiment aboutir le spectacle et que les répétitions se font très intensives - certains ne font qu'un passage. La création du spectacle s'étalant sur plusieurs années, il faut vraiment s'accrocher ! Mais il n'y a jamais de sélection sur des critères artistiques. Nous accueillons sur ce projet la plupart des enfants de l'école qui concentrent les difficultés et qui trouvent là un espace où exister et reconstruire une image valorisante d'eux-mêmes.

Vous voilà donc devenus auteur-compositeur pour l’un, metteur en scène et chorégraphe pour l’autre ?

Certes, mais la création de spectacles n'est pas non plus l'activité centrale de l'association. c'est même "la partie émergée de l'iceberg" ! Nous ne sommes pas une compagnie de théâtre mais une association d'éducation populaire qui se situe à la frontière de l'animation et de l'éducation spécialisée. Les autres branches du projet éducatif global de l'association nous mobilisent beaucoup également : ainsi quand nous avons acheté notre lieu d'accueil, nous avons concentré nos énergies sur cette action et nous n'avons rien créé pendant trois ans ! Les actions mises en place répondent aussi aux besoins et aux demandes de notre public. Il faut qu'une nouvelle création corresponde à quelque chose, une énergie a investir qui soit partagée entre les adultes et les enfants. Ce spectacle, par exemple, ce sont les enfants qui l'ont réclamé très fort, et les ados encore plus. Nous aimons aussi inventer de nouveaux projets, ne rien figer, c'est à l'image de notre façon de travailler avec les enfants : nous posons un cadre très structuré dans lequel nous proposons beaucoup de souplesse.

Lien Social / Mireille ROQUES / Mars 2011

 

Quatre ans après T’es qui dis, t’es d’où ?, la troupe des Serruriers Magiques – vingt-cinq gamins venus de tous horizons – revient. Avec, comme toujours un discours aussi utile que divertissant. Leur nouveau spectacle clame haut et fort les droits de l’enfant. Pédagogique et stimulant.

Télérama / Décembre 2011

 

Tirées d’un spectacle ces onze chansons ontpour thème les droits fondamentaux des enfants. Elles sont le fruit de la collaboration d’enfants de CM1 etCM2 du quartier Château rouge sur la Butte Montmartre de Paris, sous la houlette de l’auteur compositeur Fabien Bouvier. Elles résultent de trois années de travail. Les textes écrits avec les enfants se rapportent à leur expérience personnelle, ne gommant rien des difficultés de la vie. On parle de l’apprentissage, de l’envie, de l’éducation, de la tolérance, de la guerre... Une chanson évoque la multitude de mots d’origine étrangère de la langue française. On est sensible à la fraîcheur et à la justesse des voix, et à la diction toujours bien compréhensible, ainsi qu’aux arrangements acoustiques aussi soignés que variés. Quelques interventions parlées, drôles ou inattendues, certaines slamées, ponctuent le cours de l’enregistrement. Un disque très réussi, pour réfléchir ensemble, pour rassembler.

Meilleurs disques et CD pour enfants Sélection L’Heure Joyeuse 2012

 

Ce spectacle n’est pas ordinaire. Écrit et joué par desenfants, l’œuvre interprétée sur scène a une résonance particulièrement juste qui happe le public dès les premières notes. Les enfants ne racontent pas une histoire ponctuée de chansons, mais nous font part de leurs réflexions sur leur statut d’enfant et sur leurs droits. Le spectacle s’articule autour d’une dizaine de chansons dont chacune est introduite par la petite troupe des ados. Ceux-ci commentent, approfondissent et commentent chaque sujet, tandis que les plus jeunes investissent la scène pour chanter et danser. Tous transmettent avec humour et tendresse leurs joies, leurs chagrins et leurs espoirs. Au total, il sont 25 sur scène à nous émouvoir jusqu’aux larmes ou à nous faire rire à gorge déployée. Leur investissement artistique, leur sincérité dans l’interprétation est unique et touchent en plein cœur le public. Au-delà du spectacle en lui même, « Je veux apprendre ! » permet au public de (re)découvrir l’existence de la Convention Internationale relative aux Droits de l’enfant et d’entamer un joli débat en famille ensuite. En résumé, un spectacle très émouvant à ne pas manquer.

Regard en Coulisse / Mars 2011

 

Les serruriers magiques ont mis trois ans pour réaliser ceCD et pour cause, ils sont 200 enfants à avoir participé à son écriture ! Et si l’initiative est associative, le résultat dépasse largement le cadre amateur. Les textes brillent par leur poésie, leur authenticité et leur humour. Les musiques sont tantôt entraînantes, tantôt douces et mettent formidablement bien en valeur les mots. En achetant le CD, vous aurez également le plaisir de feuilleter le livret où vous trouverez toutes les paroles des chansons mais également des pistes d’écriture pour inventer de nouvelles paroles. Il vous sera également expliqué toutes les étapes qui ont été nécessaires pour réaliser cet opus. De l’enregistrement au mixage sans oublier le mastering, ce CD n’aura plus aucun secret pour vous !!! En résumé, un album que petits et grands partagent avec bonheur. Une réussite artistique très aboutie.

Regard en Coulisse / Mars 2011

 

Voila le 4ème album des Enfants des Belleville, qui prennent le nom des Serruriers Magiques (le nom de l'association). On oublie aussi les pistes parlées, on ne trouve que des chansons sur ce nouveau CD. Les chansons sont très réussies, dans la lignée de "T'es qui dis, t'es d'où ?". Le thème de cet album est le droit à l'apprentissage. Les paroles sont intelligentes, les voix jolies et les mélodies restent bien en tête. Une belle réussite.

Kids Vocal / Décembre 2010

 

Après la comédie musicale T’es qui dis, t’es d’où ? dontnous avons parlé dans ce site et qui a reçu le Prix Mino talents Adami jeune public 2007, les petits Serruriers Magiques font entendre leurs voix pour promouvoir les droits des enfants. Comme toujours, cette association réalise un formidable travail artistique auprès d’enfants issus de milieux populaires. Les spectacles qu’ils montent sont magnifiques de fraîcheur, qualité et intelligence. Nous avons un superbe aperçu dans ce CD, composé de chansons aux textes intéressants, jamais mièvres, chantés par ce cœur d’enfants (qui sur scène dansent et bougent avec aisance) juste et bien timbré, accompagné par des magnifiques instrumentistes, toujours discrets. Allez les voir au mois d’avril au Théâtre la Reine Blanche et achetez le CD, pour entendre ces belles créations et dont les recettes permettent de financer des séjours de vacances pour ces enfants.

Sélection Coups de cœur ADEM / Mars-Mai 2011

 

 

L’association Les Serruriers Magiques propose une comédiemusicale sur les Droits de l'enfant créée et interprétée par des élèves et anciens élèves de l’école Oran (XVIIIe), dans le cadre d’un travail éducatif et artistique à long terme associant activités scolaires et périscolaires.

À l'école de la rue d'Oran, du côté de la Goutted'Or, les élèves de CE1, CE2, CM1 et CM2 ont travaillé trois années durant sur la Convention internationale des Droits de l'enfant. Guidés par leurs enseignants, les animateurs de l’association Les Serruriers Magiques et l’auteur-compositeur Fabien Bouvier, ils ont découvert le texte de  la Convention et se sont confrontés à ses articles pour en extraire la matière d'un spectacle formidablement intelligent, tonique, sensible et drôle : « Je veux apprendre ! – Chansons pour les Droits de l’enfant »

Les petits Serruriers Magiques ont ainsi enregistré leur quatrième CD qui contient onze chansons pour les Droits de l’enfant et un livret proposant des pistes d’écriture pour inventer de nouvelles paroles. Le CD est dédié « à tous les enfants de partout qui rêvent d’un monde enchantant ». Les recettes du projet permettent de financer des séjours de vacances pour les enfants du quartier.

Académie de Paris / Mars 2011

 

 

Après "T'es qui dis, t'es d'où ?" les 25 enfantsdes Serruriers Magiques reviennent donner un sympathique tour de clé à nos oreilles grâce à onze chansons originales se référant aux droits de l’enfant qu’ils interprètent avec fraîcheur et humour. Écrites en étroite collaboration avec l’auteur-compositeur Fabien Bouvier, elles évoquent avec swing le quotidien des gamins, leur besoin d’apprendre, d’écrire leur monde, d’avoir une famille et d’être aimés.

Paris Mômes / Gilles Avisse / Mars 2011

 

 

 

Voici 11 chansons écrites avec des enfants du 18e arrondissement de Paris, dont les thèmes concernent les droits des enfants : droit à l’éducation, d’avoir une famille, une nationalité, droit de ne pas faire la guerre… Ramenés à l’échelle de notre pays, les problèmes sont moins graves. Cependant, chaque texte reflète la réflexion sur chacun de ces thèmes : envie d’apprendre même si c’est difficile, intérêt de savoir écrire pour pouvoir dire, apprendre à s’aimer en famille, éviter les disputes entre copains… Joliment écrits et composés, chantés par des enfants aux voix bien justes, les textes de cet album sont réjouissants de fraîcheur et d’intelligence.

La Croix / Blandine Canonne / Novembre 2011

 

 

« Que tu lui donnes un crayon et l’enfant bâtit sa chanson. » Une fois qu’il a fini ses devoirs, l’enfant a envie d’avoir des droits, le droit d’avoir des envies, et des pas envies aussi. Alors il rencontre d’autres enfants et tous ensemble ils utilisent un peu de pâte à « choraler » avec l’aide d’adultes, ceux-là mêmes qui se souviennent encore à quoi ressemble un serpent boa qui digérait un éléphant. De ce joli pétrissage prennent forme Douce, une chanson calme et son piano à pouces, un irrésistible et modestement génial On est pas des nunuches, l’histoire en clair-obscur de La famille, ou encore la belle diversité Des mots français parmi ces onze petites sculptures sonores consacrées aux droits de l’enfant. Aux petits qui découvrent, aux grands qui oublient, à tous ceux qui veulent apprendre, partez à la rencontre d’Un monde enchantant, vous en sortirez grandis.

Francofans / Décembre 2011

 

 

Interview Fabien Bouvier - Association Les Serruriers Magiques

Après trois ans de travail, Les Serruriers Magiques, en collaboration avec des enfants de l'école élémentaire Oran (Paris 18), sortent un 4e CD intitulé "Je veux apprendre !", pour promouvoir les Droits de l'enfant. Deux représentations du spectacle sont prévues dès janvier 2012.

1- Comment est née l’idée de ce nouveau spectacle ?

Emportés par la dynamique impulsée par cinq années d’aventures autour de la précédente comédie musicale T’es qui dis, t’es d’où ? (Prix Mino Talents Adami Jeune Public 2007), les enfants ne cessaient, depuis les dernières représentations en décembre 2007, de "réclamer" un nouveau spectacle ! Le projet a eu pour "effet inattendu" de libérer une parole ; une parole qui s’est emparé de la plume et du micro et n’a plus voulu les lâcher. Les anciens élèves de l’école élémentaire qui étaient désormais scolarisés au collège, souhaitaient poursuivre l’aventure, et les plus jeunes demandaient le droit de "faire comédie musicale nous aussi !"

Le titre du spectacle est né d’une idée de chanson proposée en atelier d’écriture par un enfant : "Je veux apprendre". Parmi les dizaines d’idées recueillies lors de cette séance, je me souviens que cette phrase m’a interpellé. Nous travaillons en effet avec des enfants souvent en échec scolaire, qui peuvent laisser paraître qu’ils n’ont pas l’envie ou le courage d’apprendre. Offrir aux enfants l’opportunité de dire à travers une chanson tout ce qu’ils rêvaient d’apprendre, c’était aussi les remobiliser dans leur désir d’apprendre.

2- Quel(s) message(s) souhaitez-vous faire passer au travers de ces chansons ?

Chaque chanson du CD aborde un ou plusieurs des droits énoncés dans la Convention Internationale relative aux Droits de l’enfant, texte fondamental que le spectacle invite à découvrir et dont il aide à comprendre les enjeux. Les enfants sont encore, selon l’UNICEF, dans tous les pays du monde, le groupe le plus pauvre et le plus vulnérable. Un monde plus juste ne se construira pas sans eux. Au-delà de ce message global, les chansons donnent la parole aux enfants d’aujourd’hui : ce sont leurs préoccupations, leurs émotions, leurs questions qui sont données à entendre. La soif d'apprendre, les relations entre garçons et filles, la famille,  les conflits, les contradictions, l'écriture... tout est sujet à se dire et à faire reconnaître ce besoin et ce droit fondamental de l'enfant à l'expression. "Et avec des chansons rigolotes on dit des choses très sérieuses" résumait récemment un enfant du projet !

3- Comment les enfants ont-ils accueilli le projet ?

Les enfants sont souvent enthousiastes dès qu’on leur demande de s’exprimer sur ce qui les concerne ; et puis la perspective d’écrire pour créer de "vraies" chansons, d’enregistrer un "vrai" CD et de réaliser un "vrai" spectacle suscite une motivation importante. Ce travail leur permet de s'engager dans une activité signifiante, aussi bien sur le plan de l'apprentissage que sur celui de l'engagement social (chacun, à sa mesure, est responsable vis-à-vis du groupe de la réussite du projet). A travers le lien tissé entre le projet et l’Ecole, les acquis des élèves sont valorisés, leur autonomie et leur capacité à travailler ensemble à une réalisation commune est renforcée, leur investissement dans les apprentissages scolaires augmente au fur et à mesure qu’ils prennent confiance en eux, leurs centres d’intérêt s’élargissent.

4- Quel bilan en retirez-vous ?

L’impact d’un projet théâtral est très positif et gratifiant. Nous assistons à de véritables "transformations" pour les enfants impliqués dans l’aventure. Pour les plus timides, c’est soudain une prise d’assurance, une affirmation de soi et de ses émotions tant sur scène qu’au sein du groupe. Pour les plus turbulents, c’est se découvrir capables de "tenir en place", d’exister dans la sécurité d’un cadre structurant et exigeant. Pour tous, c’est la sécurité d’avoir un espace à soi, une place reconnue par les autres, d’être valorisé à travers son travail et sa prestation. C’est souvent l’effet d’un "déblocage" qui se répercute dans la vie scolaire, familiale et sociale.

Nous tenons aussi à ce que tous les parents assistent au spectacle car nous savons l’importance de cette présence. Alors qu’ils sont souvent convoqués à l’école parce que leur enfant est en échec, nous souhaitons qu’ils se sentent fiers de cet enfant qui "réussit", qui est « bon » dans quelque chose. Quand un père, ému, nous dit à l’issue d’une représentation : "Ce soir j’ai découvert ma fille", pour nous, si nous avons gagné seulement cette parole, le spectacle est une réussite.

Au-delà de l’impact local d’un tel projet nous sommes aussi très heureux que d’autres acteurs éducatifs s’emparent de ce travail. De nombreuses structures scolaires ou culturelles remontent ainsi régulièrement nos spectacles avec leur propre public en France, en Belgique ou même au Liban ou au Brésil, portant ainsi la parole des enfants au-delà de nos quartiers. Nous espérons que le CD et le le DVD "Je veux apprendre ! - Chansons pour les Droits de l’enfant" donneront l’envie de découvrir la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant à de nombreux enfants, ainsi qu’à de nombreux adultes chargés d’éducation.

Tous les bénéfices sont réinvestis dans des séjours de vacances au profit des enfants du projet, dont beaucoup, comme un enfant sur trois aujourd’hui en France, ne bénéficient pas de vacances familiales.

L'Ecole aujourd'hui / Laëtitia Stella / Novembre 2011

 

 

 

Pas question, avec cet album, de faire lamorale ou de donner une leçon sur les droits de l’enfant. Les jeunes de l’association Les Serruriers Magiques ont écrit, avec l’aide de l’auteur-compositeur Fabien Bouvier des textes simples sur leur propre vécu. C’est leur sensibilité qui s’exprime directement au travers des onze chansons illustrant chacune un droit inscrit dans la Convention internationale des droits de l’enfant signée en 1989 par 191 pays. Vouloir apprendre pour être mieux compris, écrire  le grand qui rackette le petit, garçon ou fille, on a droit aux mêmes chances et à la même enfance. C’est aussi leur regard personnel sur le rôle de la famille, où l’on doit pouvoir s’amuser tranquillement plutôt que d’ être abandonné, maltraité. Soutenue par des orchestrations discrètes mais pleines de vie, leur interprétation naturelle et décontractée renforce encore l’émotion qui jaillit de ces paroles, expression sincère de leurs colères et de leurs espoirs.

Le ligueur des parents / Décembre 2011

 

 

Les enfants font entendre leurs droits. Conflans, ville amie des enfants, a décidé de s’engager dans la promotion des droits des plus petits. Dans le cadre de la journée internationale des droits de l’enfant, les services de la ville et les associations se sont associés, pour proposer du 21 au 25 novembre, une série d’animations sur ce thème. Mercredi 23 novembre, plus de 400 enfants des accueils de loisirs, élémentaires, de la MJC et de l’association partage, ont ainsi assisté au théâtre Signoret, à un spectacle hors du commun : une comédie musicale créée et interprétée dans le cadre d’un projet éducatif par des enfants de leur âge. Sur scène, les enfants de 7 à 14 ans, scolarisés à Château Rouge, ont offert un show sans fausse note, digne des plus grands.  Pour aboutir à ce résultat, il aura fallu aux « petits serruriers magiques », comme ils se font appeler, trois ans de travail pour mettre sur pied ce spectacle. Et pour cause, ils sont près de 200 enfants à avoir participé à son écriture. Des textes authentiques, poétiques et humoristiques au service d’un message : « les enfants ont aussi des droits », a expliqué Olivier Turpin, le président de l’UNICEF 78.

La Gazette du Val d'Oise / Décembre 2011

 

 

The artists. Parlons sans ambages : un spectacle fait par et pour les enfants et qu’on apprécie même quand on n’a pas le sien sur scène, c’est rare. Eh bien, les Serruriers magiques ont réussi l’exploit ! Vingt-cinq enfants interprètent avec spontanéité et talent les textes écrits par deux cents de leurs copains dans une comédie musicale impressionnante de justesse. Les mots, les mélodies et les danses sont bien ancrés dans la réalité des gamins d’aujourd’hui et promeuvent les droits de l’enfant. Les onze titres de Je veux apprendre seront joués encore une fois en mars et en avril, au théâtre La Reine blanche, à Paris. Que les non-Parisiens se consolent, des CD et des DVD sont disponibles sur le site de l’association. La touche finale ? L’argent récolté finance des séjours de vacances pour les enfants. La grande classe.

Causette / Mars 2012

 

 

 

En onze chansons, Les Serruriers Magiques, une association d’enfants et d’adolescents issus de milieux populaires, montrent une nouvelle fois leur talent au service d’une grande cause : la reconnaissance et le respect des Droits de l’enfant. En collaboration avec Fabien Bouvier, l’auteur-compositeur, ils abordent leurs envies, leurs difficultés, la guerre, les relations garçons-filles… en de très jolies ballades. Les recettes de cet album – Coup de cœur 2011 de l’Académie Charles Cros – dédié « à tous les enfants de partout qui rêvent d’un monde enchantant », permettront de financer des vacances des petits Serruriers Magiques. Ou comment joindre l’utile à l’agréable.

A l'écoute / Janvier 2012

 

 

 

Nous parlons souvent de cette association qui accomplit un travail magnifique. Après trois superbes spectacles, que l’on peut écouter sur des CD (l’un d’entre eux a fait aussi l’objet d’un DVD), ils ont crée "Je veux apprendre !", à partir d’un travail autour de la déclaration des droits de l’enfant.

Comme toujours, c’est frais, drôle, et le travail, que ce soit corporel ou vocal, parfait. Les enfants, auxquels se sont mêlés des ados (des anciens qui ne voulaient pas partir) se donnent à fond, y croient, c’est un véritable plaisir de les voir aussi investis. En ce qui concerne les 5 ados, ils sont de véritables acteurs, avec une aisance surprenante ! Les textes, écrits par les enfants (il faut dire que tout le travail d’élaboration et de mise en place a duré trois ans) sont impressionnants de vérité et de sagesse.

Le spectacle a des moments souvent très drôles, alternant avec d’autres d’une très grande émotion, à faire couler les larmes… Les miennes ont coulé doublement. En tant que spectatrice, bien sur, dans certains moments douloureux, mais aussi en tant que professionnelle, car voir tant d’investissement, de concentration, de joie, de la part de ces enfants c’est extrêmement émouvant. Et mon admiration va bien sûr à tous les adultes qui ont fait que ces réalisations puissent exister. En leur souhaitant une longue vie, riche d’expériences.

Le produit de la vente des CD et des spectacles sert à financer les vacances des enfants dans un lieu de vie qu’ils ont maintenant dans le Limousin. Le CD de ce spectacle avait fait l’objet d’un "coup de cœur" sur notre site et a ensuite obtenu celui de l’Académie Charles Cros.

Donc, parlez-en autour de vous et courrez-y !

Association pour le Développement de l'Eveil Musical / Mars 2012

 

 

 

Un spectacle intelligent, sensible et drôle

L’Association parisienne Les Serruriers Magiques présente la comédie musicale des enfants de Château Rouge : « Je veux apprendre ! - Chansons pour les Droits de l’enfant », au Théâtre de la Reine Blanche. Un spectacle intelligent, sensible et drôle dont les recettes permettent de financer des séjours de vacances pour ces enfants de la Goutte d’or (Paris 18e).

Après le très beau CD « Gouttes de paix » (2000) et la formidable comédie musicale « T’es qui dis, t’es d’où ? » (2006) (voir Animation & Education n°199-200 juillet-octobre 2007), Les Serruriers Magiques avec Véronique Bavière, Fabien Bouvier et des jeunes des zones d’éducation prioritaire, frappent encore avec leur nouveau CD «  Je veux apprendre ! » : 11 chansons pour les Droits de l’enfant. Créé à partir du quotidien des jeunes de CE1, CE2, CM1 et CM2 de l’école de la rue d’Oran, du côté de la Goutte d’Or , ce spectacle a nécessité trois années de travail : les élèves, environ deux cents jeunes, guidés par leurs enseignants, ont découvert la Convention internationale des Droits de l’enfant et se sont confronté a ses articles pour en extraire la matière d’un CD (lauréat 2011, Coup de cœur de l’Académie Charles Cros), puis d’une comédie musicale tonique, sensible et drôle : « Je veux apprendre ! »

Ils sont vingt-cinq sur scène, vingt-cinq petits de primaire et cinq grands de collège, toutes couleurs et origines confondues, tous Serruriers Magiques, nom du premier spectacle créé et de l’association éponyme qui, depuis 1997, intervient auprès de jeunes Parisiens des zones d’éducation prioritaire, Belleville, Château Rouge... où le multiculturalisme se conjugue au quotidien. Les recettes permettent de financer des séjours de vacances pour ces enfants de la Goutte d’or.

Animation & Education / Février 2012

 

 

 

Plus que de simples chanteurs, les jeunes engagés avec les Serruriers Magiques sont des concepteurs. Ils pensent les chansons, les mettent en place sur scène et les interprètent. Des voix d’enfants dans lesquelles apparaissent la passion et la volonté de faire partager leurs valeurs. Ce quatrième disque est consacré aux Droits de l’Enfant. Droit à une vrai vie d’enfant. Droit de rêver. Droit au respect. Droit à l’amour. Un thème souvent chanté, mais ici sans souci de prosélytisme, mais un besoin de faire partager simplement des valeurs qui paraissent souvent évidentes… et pourtant. Des mélodies simples qui parfois émeuvent, parfois amusent, mais qui ne lassent jamais.

En résumé : Plus qu’un CD : un engagement à faire partager aux jeunes. Bravo !

La Musique et les Enfants / Mars 2012

 

 

 

Ca n’a l’air de rien, mais c’est un vrai voyage. Une belle qualité, des interprètes de talent, des notes qui vont vous rester dans la tête. Et un vrai projet qui rassemble depuis quinze ans des enseignantes, des musiciens, des bénévoles et des enfants. Avec juste l’envie de partager, et de montrer de quoi on est capable avec un peu de travail. Beaucoup de travail, sans doute. Et de détermination, d’engagement et d’affection.

Bref, on a adoré. Si vous cherchez de quoi faire chanter vos élèves (plutôt d’élémentaire), trouver des idées pour préparer un spectacle sympa pour votre fin d’année, ou tout simplement vivre de bons moments en classe, ce quatrième album des Serruriers Magiques est pour vous. Autour de la thématique des droits de l’enfant, onze chansons où varient les styles, les rythmes et les couleurs. Un véritable hymne à l’humanité, débarrassé des bons sentiments… Si vous êtes en région parisienne, vous pouvez les voir au Théâtre La Reine Blanche. Une expérience à ne pas manquer.

Le Café Pédagogique / Mars 2012

 

 

                                                  T'es qui dis, t'es d'où ?

 

Quand les gamins de Château-Rouge et de Belleville se racontent sur scène, ça déménage ! Construit comme une suite de saynètes très pertinentes autour du thème de l’identité, fruit de deux années d’un travail pédagogique mené par l’enseignante Véronique Bavière, le musicien Fabien Bouvier et toute l’équipe des Serruriers Magiques, ce spectacle musical est mené tambour battant par une troupe de gamins épatants qui chantent, dansent, jouent la comédie avec une fougue et un naturel étonnants !

PARIS MOMES / Février-Mars 2007

 

 

Le thème des chansons de T’es qui dis, t’es d’où ? touche au coeur de préoccupations actuelles (« qu’est-ce qu’un étranger ? », « pourquoi mon copain risque t-il d’être expulsé ? »). La comédie musicale, subtile, émouvante, enjouée, fait mouche. Ni moraliste ni bêtifiant, le projet séduit par ses personnages  attachants et ses refrains entêtants.

TELERAMA / Sélection Noël / Décembre 2006

 

T’es qui dis, t’es d’où ? est une comédie musicale écrite et interprétée par 25 enfants des quartiers de Belleville et de Château Rouge après deux ans de travail préparatoire en ateliers d’écriture et d’expression. Les textes au langage accessible et coloré nous parlent de la différence, de l’autre, de la société actuelle et de ses relations conflictuelles. L’interprétation des enfants est très touchante et les voix sonnent justes. L’association Les Serruriers Magiques qui a conçu un premier spectacle Gouttes de Paix, mène des projets d’éducation populaire en accord avec les préoccupations exprimées par l’article 29 de la Convention internationale des droits de l’enfant. Aujourd’hui il s’agit de l’identité : « Je suis né ici / On me dit que je viens de là-bas / Quand je vais là-bas / On m’dit : ça se voit t’es pas d’ici  / Moi j’ai grandi là / Avec une famille et deux pays / Suis-je d’ici ou pas ? / Parfois je m’y perds un peu aussi … » Un album et un spectacle à faire découvrir aux jeunes oreilles dès 8 ans pour les sensibiliser au problème de l’exclusion, au regard des autres, à l’indifférence, avec malgré tout beaucoup d’espoir.

WORLD / Décembre 2006-janvier 2007

 

Les Serruriers Magiques est une association d’éducation populaire qui mène des projets avec les enfants et les jeunes des quartiers parisiens. Véronique Bavière a été enseignante à Belleville puis directrice à Château Rouge. Fabien Bouvier est animateur-auteur-compositeur. Avec les enfants de l’école et du quartier, l’équipe monte des comédies musicales demandant des heures d’ateliers d’écriture, de danse, de théâtre, de chant… Après Gouttes de Paix en 2000, voici T’es qui dis, t’es d’où ? , un nouveau spectacle sur les questions qui reviennent sans cesse quand on est nouveau, pas d’ici, différent, autrement, étranger… Si vous avez l’occasion, allez voir cette comédie musicale. Mais sans attendre, ce CD vous permettra de découvrir les textes du spectacle ainsi que la dizaine de chansons, magnifiquement écrites et mises en musique, tout en sensibilité et émotion.

NON-VIOLENCE ACTUALITE / Septembre-octobre 2006

 

Comment trouver sa place quand on vient d’ailleurs ou qu’on est différent, sans céder aux tentations… quand la Case Company veille à interdire les « manifestations de mélange sur la voie publique » ? Ce thème d’actualité, mais assez universel, a été choisi et adapté par Fabien Bouvier et Véronique Bavière, et leur association qui poursuit son entreprise musicale auprès des jeunes de Belleville et de Château Rouge. Deux ans d’écriture et de répétitions pour peaufiner un spectacle et ce troisième album tout aussi accompli que les précédents. Le propos sonne juste, sans angélisme ni caricature. « Parce qu’on a tous quelque part la clé de quelque chose » A découvrir sur scène le 6 janvier.

CHORUS / Hiver 2006-2007

 

Sur la scène du théâtre de Ménilmontant ce 5 décembre, les élèves du cycle 3 de l’école de la rue d’Oran (Paris 18e) présentaient une comédie musicale « T’es qui dis, t’es d’où ? » réalisée par des jeunes des quartiers de Belleville et Château Rouge. « T’es qui dis, t’es d’où ? » vient convertir les questions graves, les incertitudes et les peurs, en un merveilleux moment de plaisir et d’émotion entre danses, chansons et argument théâtral. Comment faire « si ici tu es de là-bas et si là-bas, tu n’es pas d’ici ? ». Comment dans ces conditions construire son identité, être reconnu par les autres, se faire des amis ? Et puis quand on est trop en colère et que l’on ne veut, ni ne peut trouver sa place ? Les personnages de Toufou et Doudou n’ont pas de « case »... Dans les ateliers d’écriture « cela a été dur de faire sortir les sentiments, il y a eu beaucoup de travail sur la peur », explique une enseignante en CM2. Tous ces mots, ces phrases ont constitué la matière des chansons mises en musique par Fabien Bouvier, animateur socio-culturel, auteur-compositeur, et en chorégraphie par Véronique Bavière, directrice de l’école d’Oran : tous deux sont à l’origine de l’association d’éducation populaire « Les Serruriers Magiques » créée en 1998, pour que les jeunes en difficulté puissent s’investir, fournir des efforts pour réaliser de beaux projets, se valoriser, exprimer leurs capacités, trouver la confiance et l’estime de soi et aussi accéder à de meilleurs apprentissages. Les parents sont aussi investis dans l’aventure. C’est tout un espace social qui s’organise autour de l’école et bien au-delà  (ateliers d’expression, d’écriture, d’accompagnement scolaire, journal, chantiers vacances...) Les spectacles ne sont que la partie visible d’un iceberg fait d’heures d’un travail exigeant et d’investissement des jeunes sans lesquels rien ne se ferait. Tous les renseignements pour obtenir le CD et les dates des prochains spectacles sur le site www.serruriersmagiques.com

FENETRE SUR COURS / Décembre 2006

 

Cette comédie musicaleest le résultat d’un travail éducatif et artistique mené pendant deux années sur la question sensible de l’identité. Savoir d’où l’on vient, où l’on va, qui l’on est, cultiver l’amitié ou la haine, rester dans ses peurs ou oser accorder sa confiance, faire de nos différences des richesses, partager des émotions devant de beaux paysages, se soutenir dans les moments difficiles… tous ces sujets sont abordés de façon grave ou humoristique, en musique et en chansons. Les acteurs et chanteurs de cette comédie sont des élèves de CE2 et CM2 qui ont planché pendant des heures en ateliers d’écriture et répété sans se lasser, encadrés par Les Serruriers Magiques. Ceux-ci montent avec les enfants des quartiers de Belleville et de Château Rouge des projets d’éducation populaire qui deviennent de belles créations artistiques autour des valeurs essentielles et de ce qu’ils vivent au quotidien. Un travail très intéressant à découvrir pour aborder en classe les thèmes sensibles de l’identité, des différences, des relations entre les gens… Le livret contient les textes des chansons, un résumé ainsi que quelques photos des différentes scènes.

LA CLASSE / Janvier 2007

 

Sur une mise en mots et musiques de Fabien Bouvier, une comédie musicale pleine de charme et de fraîcheur met en scène les enfants des écoles primaires. Un beau projet pédagogique concocté avec la complicité de Véronique Bavière et des Serruriers Magiques.

LE PETIT FORMAT - CENTRE DE LA CHANSON / Janvier-février 2007

 

« T’es qui dis, t’es d’où ? » est la troisième comédie musicale écrite et interprétée par les enfants des quartiers parisiens de Belleville et Château rouge. Elle raconte l’histoire de Toufou, à travers sa délinquance, et de Doudou, par son errance entre deux cultures, qui vont glisser leur grain de sable dans la  « machine à étiqueter » de la Case company. Cette entreprise s’est donnée pour mission de mettre chacun dans une case et laisser chaque chose à sa place. 25 enfants de 9 à 14 ans monteront sur les planches du Théâtre de Ménilmontant pour donner à voir leur spectacle les 5 et 6 janvier, les 23 et 24 février, ainsi que les 20 et 21 avril 2007. Leur aventure est notamment dédiée « à tous les Toufou à qui on oublie de donner une place et à tous les Doudou qui cherchent la leur »… Ne les ratez pas ! La comédie musicale existe aussi sous forme de CD en vente auprès de l’association « Les serruriers magiques » qui assure  également la billetterie du spectacle.

VALEURS MUTUALISTES / Novembre-Décembre 2006

 

Il aura fallu de nouveau deux années pour que la nouvelle comédie musicale des enfants de Belleville et Château Rouge voit le jour. Après Gouttes de paix c'est aujourd'hui T'es qui dis, t'es d'où ? que vous pouvez découvrir. Et il ne faut pas hésiter car c'est encore une réussite. Nous suivons le parcours de Toufou, un jeune qui menace de devenir délinquant et Doudou, une petite fille déracinée qui a du mal à s'intégrer, et leur résistance à la "case company", cette entreprise multinationale qui rêve de ranger chaque individu dans une case particulière. Mais rien ne se passera comme prévu, ouf !

Toujours avec humour et tendresse et mené par une joyeuse troupe, le spectacle séduit immédiatement. Fabriqué par les enfants, entourés par Véronique Bavière, Fabien Bouvier et toute une bande formidable de bénévoles, ce nouvel opus touche sa cible. Les chansons possèdent toujours ce charme enfantin sans jamais sombrer dans la moindre mièvrerie. Les textes ne sont pas simplistes, tout comme les mélodies. La troupe amateur a travaillé d'arrache pied pour offrir cette comédie musicale tout à fait enthousiasmante. En résumé, les serruriers décidément magiques ont su trouver le ton juste pour parler de notre époque. On en redemande.

Nous vous rappelons que tous les bénéfices permettent à d'autres spectacles de voir le jour ou d'aider diverses manifestations de l'association.

REGARD EN COULISSE / Janvier 2007

 

Issu d'un projet conduit par l'association les Serruriers Magiques qui développe des projets d'éducation populaire, ce disque est le reflet de deux ans de travail qui ont abouti à une comédie musicale créée par les enfants des quartiers de Belleville et Château Rouge. Avec Fabien Bouvier, auteur-compositeur, ils ont imaginé une histoire sur le thème de la différence, du mélange des cultures. Deux enfants Toufou et Doudou, chacun à leur façon vont remettre en question l'ordre établi par la "Case Company" qui veut étiqueter et ranger chacun dans une case sans permettre la rencontre. "T'es qui ? T'es d'où ? ", deux interrogations, deux suspicions qui pèsent sur l'étranger, celui qui est différent, deux questions traitées ici avec fantaisie, malice et espoir. Un beau travail !

CHANT'ESSONNE / Décembre 2006

 

Cette comédie musicale est l’aboutissement d’un travail de deux ans avec des enfants et des jeunes de deux quartiers de Paris, dans le cadre de projets d’éducation populaire. Le thème de ce spectacle est la différence. Un petit rebelle, Toufou et une petite immigrée, Doudou, arrivent dans un groupe d’enfants déjà constitué. Quelle est la personnalité de ces deux nouveaux, comment réagissent les autres enfants, quels sont leurs doutes, leurs clichés, leurs appréhensions d’une autre culture, eux qui sont sous l’influence de la « Case Company » une entreprise qui a pour mission de mettre chacun dans une cases, et qui veille à ce que personne n’en sorte. L’autre n’est-il pas aussi une richesse, une ouverture ? A travers dix tableaux parlés, dansés, chantés, chacun va apprendre à mieux connaître son voisin, mieux comprendre son parcours, ses difficultés à s’intégrer, ses désirs. C’est un beau questionnement sur la liberté, la diversité, l’intégration. Les paroles sont faciles à retenir, parfois drôles, les airs entraînants et plaisants. Cette représentation s’adresse à tout public. De plus une partie du bénéfice sert à organiser des vacances pour les enfants et à restaurer une maison à la campagne avec les jeunes des quartiers qui ont participé à ce CD.

SILENCE / Mars 2007

 

L’association "Les Serruriers Magiques" a réalisé une comédie musicale et un CD « Gouttes de Paix » dont nous avons déjà parlé. Le CD que nous vous présentons ici (et qui est aussi une comédie musicale), est le fruit d’un travail mené à partir d’ateliers d’écriture et d’expression dans le cadre d’un partenariat associatif et scolaire, pendant deux ans. Travail éducatif et artistique exigeant autour de la question délicate des identités, sujet sensible aussi dans les cours des écoles. Les textes, ni moralistes ni bêtifiants, sont drôles et intelligents, touchant ce sujet épineux avec finesse. Les enfants, qu’ils soient acteurs ou chanteurs, sont parfaits. Excellente diction, une grande conviction dans l’interprétation, ça réchauffe le cœur de les entendre ! La musique est près du texte, soulignant, créant un climat, jouée avec beaucoup de sensibilité. Après avoir été présenté en avril et juin 2006 au Théâtre du Grand Parquet, au Lavoir Moderne Parisien et dans le cadre du salon International des Initiatives de Paix, le spectacle est joué depuis cet automne au Théâtre de Ménilmontant.

L’association "Les serruriers Magiques" réalise toute l’année des ateliers avec des enfants de Belleville. A partir d’un travail de recherche de textes, d’écriture, elle a monté un spectacle musical qui touche des thèmes sensibles : l’autre, l’intégration, la différence. Les enfants sont des superbes acteurs-chanteurs. Drôles, on sent qu’ils sont heureux d’être là. Et le travail qu’ils fournissent est digne de professionnels. Chanter, danser, tout est au point. La mise en espace est très belle et les enfants réalisent tout avec une étonnante aisance et chantent avec beaucoup de justesse. Le seul dommage est que les dialogues ne soient pas toujours audibles dans une salle très grande, avec un public de jeunes enfants (trop jeunes pour comprendre les vrais enjeux de ce texte). Il faudrait peut être prévoir une sonorisation. Les bénéfices de la vente du CD servent à amener les enfants en vacances.

    ADEM (Association pour le Développement de l'Eveil Musical) / Mars 2007

 

La scène est au bout de l’aventure pour 25 gamins qui chantent, dansent et touchent juste.

Ils ont pris la plume, appris à chanter, à danser, à jouer. Aujourd’hui, ils montent sur scène et nous embarquent pour l’émotion. Ces 25 gamins, tee-shirts colorés, origines mélangées, donnent tout ce qu’ils ont reçu pendant deux ans de création et de répétition. Les tableaux s’enchaînent, rapidement, les textes des chansons surtout touchent juste. Le racisme, la violence, naître ici sans savoir d’où l’on est, l’amitié… Rien de démagogique, le ton est naturel et l’air de rien, quelques vérités sont bien assénées : « Que rien ne dépasse, chaque chose à sa place, chacun sa rangée et tout sera casé ! » est le premier précepte du directeur de la Case Company, dirigeant imaginaire d’un royaume politiquement correct. Chacun à une case donc, pourtant quelques-uns ne trouvent jamais la leur… Au premier rang, Véronique Bavière, les yeux écarquillés, articule pour accompagner les enfants. Institutrice pendant vingt-deux ans au cœur du vieux Belleville, à présent directrice de l’école élémentaire de la rue d’Oran (Paris 18ème), classée également en ZEP, Véronique est à l’origine de ce travail. Emmenant chaque année ses élèves en classe de nature, montant avec eux des projets, elle observe combien ces enfants en difficultés sont capables de s’investir et de fournir des efforts pour mener à bien une « aventure ». Sa rencontre en 1996 avec Fabien Bouvier, animateur socio-culturel et auteur-compositeur partageant les mêmes idées éducatives, est déterminante. Avec une équipe d’enseignants et d’animateurs, ils montent un premier spectacle Gouttes de Paix et créent l’association Les Serruriers Magiques. Ils achètent une fermette à restaurer dans la Sarthe, pour y accueillir les enfants de Belleville pour des séjours de chantiers-vacances.

L'ECOLE DES PARENTS / Février-mars 2007

 

Une association loi 1901, « Les Serruriers Magiques », s’est penchée sur une école de ZEP à Paris. Un auteur-compositeur-animateur, Fabien Bouvier, et une directrice d’école élémentaire pas comme les autres, Véronique Bavière, ont décidé de faire confiance aux enfants. Ensemble, ils ont créé T’es qui dis, t’es d’où ?

T’es qui dis, t’es d’où ? est une comédie musicale absolument fascinante qui aborde des sujets délicats : identité, double culture, amitié, craintes… La charmante Doudou explique le plus simplement du monde : « Moi j’ai grandi là avec une famille et deux pays. Suis-je d’ici ou pas ? Parfois je m’y perds un peu aussi. » De petites voix mélodieuses et justes chantent avec naturel : « J’ai peur du collège, peur de ma colère, de mes propres pièges, j’ai peur de me perdre ». Troublant.

Une comédie musicale en ZEP

À la rentrée 2004, l’association Les Serruriers Magiques ouvre ses ateliers comédie musicale aux élèves de l’école élémentaire Oran du 18e arrondissement à Paris : des enfants découvrent l’expression théâtrale et la chorégraphie, apprennent à placer leur voix et à chanter. Des classes du cycle 3 travaillent à l’écriture des chansons à partir de pistes proposées par l’auteur-compositeur Fabien Bouvier. Avec Véronique Bavière, trésorière de l’association et directrice de l’école Oran, il rédigera l’histoire directement inspirée de leur vécu professionnel commun auprès des enfants et, d’après les productions des élèves, « fabriquera » les chansons et composera la musique.

Un spectacle pour les petits et pour les grands

Cette création met en scène une société dirigée par la Case Company qui a pour slogan : « Que rien ne dépasse, chaque chose à sa place, chacun sa rangée, et tout sera casé ! » D’accord, mais ce n’est pas si simple. Toufou rejette tout en bloc, ne se sent pas à sa place dans ce monde. Doudou, elle, essaye de trouver une case, mais personne ne la veut pour amie. Comment réussir à poser sa valise quand on reçoit en pleine figure les questions suivantes : « C’est quoi ton blaze ? Tu r’présentes quoi ? Tu viens d’quel bled ? Où c’est qu’tu traînes ? »

Un travail difficile, un résultat gratifiant

Les répétitions commencent. Les enfants manquent de confiance, s’énervent. Quand ils n’arrivent pas à réaliser ce qu’on leur demande, ils se sentent menacés, mal aimés et deviennent agressifs. Les plus motivés tiennent bon, et travaillent pendant deux ans à la création du spectacle magique et poétique qui nous enchante depuis le 25 avril 2006 et jouent au Théâtre du Grand Parquet, au Salon International des Initiatives de Paix, au Lavoir Moderne Parisien et au Théâtre de Ménilmontant. Le résultat est extrêmement gratifiant. Les plus timides se révèlent au sein de la troupe, les plus turbulents se découvrent capables de « tenir en place » dans un cadre structurant et exigeant. Tous trouvent une place, affrontent leurs peurs, le regard des autres et se sentent valorisés. Cette transformation se répercute dans la vie scolaire, familiale et sociale. Le lieu de culture qu’est un théâtre n’est plus élitiste et générateur d’exclusions ! Quelle victoire.

Une aventure incroyable, un exemple à suivre

Des adultes talentueux et motivés ont donné le goût de la musique et du spectacle à des enfants en difficulté. Ceux-ci, en se découvrant capables de création et de persévérance, ont peu à peu gagné confiance en eux. Ils sont aujourd’hui des acteurs talentueux qui chantent et jouent avec justesse. Leur présence sur scène est incontestable, celle-ci leur appartient. Ils nous offrent une heure trente de bonheur. On rit, on applaudit sans cesse, on retient une petite larme. On est époustouflés, on mange ces chérubins des yeux, on leur souhaite du bonheur. On a envie d’y croire. En quittant la salle, on achète le CD du spectacle que l’on se repasse en boucle. Le lendemain, on dit à tout le monde d’y aller. Courrez voir ce spectacle joué par des enfants pour les grands et les petits !

L'EDUCATION MUSICALE / Mars-avril 2007

 

Nous sommes heureux d'avoir pu découvrir et recommander sur ce site cette comédie musicale d’enfants produite par l’Association des Serruriers magiques avec des enfants de Belleville et des élèves de l’École primaire de la rue d’Oran (18e). Fruit de deux années d’un travail pédagogique sur le thème de l'identité, elle exprime magnifiquement la grandeur et la solitude de l'enfant soumis au dressage et à la pression d'une société qui n'a aucun scrupule à les discriminer.

Ici,on rencontre des enfants qui sont les véritables acteurs de leur vie. Ils sont 25 sur scène, âgés de 8 à 15 ans, à jouer, chanter et danser leur questionnement et leurs remarques très pertinentes sur l'aveuglement et l'incompréhension du monde des adultes à leur égard. La pièce dénonce en particulier ces donneurs de leçons qui ne pensent qu'à les caser, à les réduire, à les ranger, dans les cases de leur vision du monde.

Entendre des enfants s'exprimer avec force et talent, les voir révéler leur personnalité et délivrer leurs messages, est toujours une expérience émouvante et un spectacle impressionnant qui permet aux spectateurs qui le veulent bien de se rappeler et de se réconcilier un moment avec leur propre enfance. Avec la belle énergie de ces enfants d'ici et de partout, les textes de Fabien Bouvier et une chorégraphie parfaite, cette comédie musicale offrait un vrai moment de bonheur.

LeCD du spectacle est disponible et un DVD est en cours de réalisation. Ce sont deux bonnes idées de cadeaux pour vos enfants, qui adoreront ces chansons écrites dans leur langue de tous les jours. Vous ferez une dépense utile puisque les recettes sont réinvesties dans l'organisation de séjours de vacances pour les enfants.

Un grand bravo à tous les jeunes acteurs pour ce spectacle intelligent et parfaitement réussi. Félicitations à cette association d’enseignants et d’animateurs, défenseurs de la CIDE et… certainement korczakiens de cœur (même sans le savoir, comme Monsieur Jourdain !). Nos sincères remerciements à leurs animateurs pour leur invitation à cette représentation du 21 avril au Théâtre de Ménilmontant (Paris 20), la dernière, qui a fait salle comble.

                                               AFJK (Association Française Janusz Korczak) / Avril 2007

 

Au moins deux cents personnes dans ce bon vieux théâtre de Ménilmontant. Pleine d'enfants d'écoles primaires ou de centres de loisirs, l’ambiance, se dit-on en y entrant, ne pourra qu'être au moins gaie, et peut- ­être bien déconnneuse. Or, la qualité – chorégraphique et textuelle –,  la vivacité, l’humour malin de cette comédie musicale vont faire que  sa durée (l h 20) ne sera en rien troublée si ce n'est par les rires. Emaillés  de gags, les sketches, tableaux chantés et saynètes se sont succédés, inventifs et drôles ; la fantaisie des chorégraphies est fine­ment travaillée de même que la mise en scène, l’éclairage et le son, les voix sont à l’unisson, bref un vrai spectacle. Les artistes – de CE2, CMl et CM2 ­– sont joliment accompagnés par des gui­tares, accordéon et piano, violon et flûte, contrebasse et caisse claire. C'est construit, poétiquement subversif, imaginaire en diable, jamais gnangnan.

Le synopsis est marrant. Sur scène, Toufou, petit mec rebelle, mini délinquant et agité – « Tu me cherches ? Tu me cherches ? » – et Doudou, gamine en errance entre deux cultures, sa valise de papiers à la main, vont glisser un salutaire grain de sable dans une machine à mettre les gens dans des cases, la Case Company. Et vivent les couchers de soleil, à voir de préférence entre copains.

« C'est quoi ton blaze ? Tu r'présentes quoi ? Tu vicns d'quel bled ? Où c'est qu'tu traînes ? T'es de quel pays ? De quel quartier? T'es dans quelle classe ? T'as d’jà r'doublé ?Tu crois en quoi, tu kiffes en qui ? T'as des amis ? » De vingt-cinq gorges (beaucoup de filles, quelques garçons), en une chorégraphie quasi impeccable, par­courant l'espace en larges mouvements de tee-shirts colorés, les enfants - le spectateur s'en rend compte - ont acquis une vraie confiance dans leurs capacités artistiques. « Le schéma problèmes sociaux / assistanat / délinquance dont on étiquette souvent les jeunes issus de ces quartiers n'est pas une fatalité » rappellent les responsables de l'association.

Fondée par une institutrice (devenue directrice d'école) et un animateur (auteur-compositeur), enracinée dans les quartiers populaires de Paris, l'association des Serruriers magiques a déjà dix ans d'existence. Une première comédie musicale, avec enregistre­ment d'un CD et représentations, avait donné son nom à l'association. Deux ans plus tard une deuxième, intitulée Gouttes de paix, servait de sup­port à un travail sur la violence. Poussant plus loin son action, l'association acquiert en 1999 une fermette à restaurer dans la Sarthe pour y accueillir les enfants pendant les périodes de vacances scolaires. Quelques années pour la restaurer et les premiers séjours ont lieu, encadrés par des animateurs dont deux jeunes ayant participé à Gouttes de paix. Des ateliers d'écriture et de comédie musicale se mettent alors en place : une cinquantaine d'enfants s'initient à l'expression théâtrale, apprennent à placer leur voix et leurs gestes, chantent et chorégraphient leurs premières chansons. Ainsi naîtra T'es qui dis, t'es d'ou ?, accompagné lui aussi de son CD (un DVD est prévu), avec des représentations (à guichets fermés) dans plusieurs lieux parisiens...

Forts de deux salariés, d'une douzaine de bénévoles fortement investis - professeurs, éducateurs, artistes - et de cent cinquante adhérents, ces étonnants Serruriers magiques essaient de s'engager à long terme auprès des enfants (une cinquantaine aujourd'hui, dont certains depuis huit ans) et de leur famille. Les transformations sont évidentes : affirmation de soi, valorisation d'un travail exigeant et créatif, capacité à gérer l'espace, son corps, ses émotions... L'équipe des Serruriers tient d'ailleurs à ce que les parents voient, au travers du spectacle, leur enfant (chaleureusement) applaudi. Ces drôles de serruriers possèdent là, d'évidence, les clés d'une réussite artistique, et éducative.

LIEN SOCIAL  / Mai 2007

 

 

                                                           Gouttes de Paix

C'est le deuxième disque des Enfants de Belleville, et c'est à nouveau une merveille. Avec Véronique Bavière, l'institutrice-pianiste, et Fabien Bouvier, l'auteur-compositeur, les enfants de l'école du 38, rue de Tourtille, à Belleville (Paris 20e), ont travaillé pendant deux ans à l'élaboration d'une comédie musicale. On appréciera le jeu sur les niveaux de langage dans les dialogues (la fable des Loubs et l'agneau), la qualité des textes et de l'interprétation, la beauté des mélodies. Rien de démagogique ni de forcé dans cet « opéra de quatre ousses » qui mélange réalité et poésie avec un authentique talent collectif.

LE MONDE DE LA MUSIQUE / Septembre 2000 / Olivier Bellamy

 

Formidable  travail, pour un CD passionnant, émouvant, de forme et de contenu. Comme en écho fraternel aux Gouttes d'Or d'Enfance et Musique, les enfants de Belleville et leur instit remettent ça . Au printemps 98, nous avions salué la sortie de leur remarquable premier disque, Le Serrurier Magique, imprégné de leur quotidien le plus aigu, pour ne pas dire le plus terrible parfois... Avec l'association qui en est née, leur institutrice, Véronique Bavière, (du genre à vous donner illico envie de revenir à l'école) et l' auteur-com­positeur Fabien Bouvicr (bravo!) ont initié cette nouvelle aventure exemplaire : une comédie musicale "crée, interprétée et enregistrée par des enfants" jusqu'alors "poursuivis par l'échec scolaire et souvent social".

Si ce qu'ils ont réussi là se révèle très important pour eux à cet égard, il l'est tout autant pour nous. Car encore une fois, malgré les moyens techniques limités, l’ensemble - textes, musiques et implications personnelles - recèle une vraie densité artistique, et touche au plus profond. Et incite à une réflexion urgente à partir d'un simple constat : "Il était une fois il n'y avait plus d'Arc-en-Ciel, les Couleurs s'étaient séparées et la violence menait son monde par le bout du nez... Il était cette fois là, Léa, une petite fille éprise de paix, qui s'était promis de ramener les Couleurs à la raison, de ramener l'Arc-en-Ciel à la maison... Mais comment faire la paix ?" La place manque ici pour préciser les dix tableaux (dix textes et dix chansons, depuis "Les loubs et l'agneau" à "Une maison", en passant par "Je rêve d'une école" ou "J'suis pas un bouffon"), et pour raconter les deux années de travail inimaginables, entre la recherche, la création de textes poétiques, la composition musicale, la mise au point vocale, théâtrale et chorégraphique. Rémy Batteault, un réalisateur, a du reste suivi toute l'opération (soutenue désormais par plusieurs organismes publics) et tourné un documentaire : Les enfants de Belleville. Créé à Paris en décembre dernier à La Maroquinerie (20è), le spectacle y sera donné à nouveau en juin.

CHORUS / Eté 2000 / Daniel Pantchenko

 

Ces enfants vont à l'école de la rue de Tourtille. Pendant deux ans, avec leur institutrice Véronique Bavière, l' auteur-com­positeur Fabien Bouvicr et l'association Les Serruriers Magiques, ils y ont élaboré cette comédie musicale - choix des thèmes (violence et paix), création des personnages, cours de chant, de théâtre et de danse... Gouttes de Paix a donné lieu à des représentations et à ce disque. Fervents chanteurs et comédiens, les écoliers mettent en scène la querelle des couleurs de l'arc-en-ciel pour dire le sombre et le clair de leurs vies et de leurs envies. Pas seulement un beau projet pédagogique : un projet artistique réussi, voix justes, jolies chansons, échanges toniques. Le réalisateur Rémy Batteault a filmé le travail des enfants de Belleville ; son documentaire devrait être prêt au printemps prochain, et l'on espère bien qu'une chaîne choisira de le diffuser.

TELERAMA N° 2655 / 29 novembre 2000

 

Quand les enfants de l'école de la rue de Tourtille, à Belleville, décident avec leur institutrice de monter une comédie musicale, ils ne font pas les choses à moitié ! Résultat de deux ans d'écriture, de travail vocal, théâtral et chorégraphique, Gouttes de paix est la chronique tendre et drôle d'un quartier peuplé de personnages hauts en couleurs et de rêves d'enfants. Pour défendre leur territoire, les écoliers y vont à fond : les tableaux se succèdent à toute vitesse - scènes de la vie quotidienne entre violence et émotion - et tous chantent, dansent et jouent avec une belle éner­gie. Comment, devant un tel enthousiasme, ne pas croire à la paix ?

PARIS MÔMES N°16 / Eté 2000

 

Déjà un enscmble de tcxtcs à écouter, comme on sait écouter des  histoires.. Donc, on commence à raconter  puis on prend le chemin de l'école, unc école rêvée, très particulière. On chante la paix, les mains, la maison... Cc que j’apprécie dans cette production, c’est le soin apporté aux textes et à la diction, qui les restitue avec une fraîcheur qui provoque l’attention. 

EDUCATION ENFANTINE N°3/ Novembre 2000 / Alain Bousquet

 

En s'appuyant sur leur expérience quotidienne, des écoliers du XXe arrondissement de Paris ont écrit sur l'exclusion, l'échec scolaire, la violence à l'école et dans la rue. «L'idée est de laisser le plus possible la parole aux enfants tout en les aidant à se structurer». À partir de leurs textes, Fabien Bouvier a fait des paroles de chansons dont il a composé la musique. Malgré la gravité du sujet, l'humour n'est pas absent et le ton sonne toujours juste dans cette comédie musicale tonique, résultat de deux années de travail. Trente-cinq enfants, de 6 à 14 ans, ont mis tout leur coeur dans une interprétation à fois énergique, sincère et rythmée. Un beau témoignage accessible à un large public.

          SELECTION MEILLEURS DISQUES POUR ENFANTS 2002 / L’Heure Joyeuse

 

     «C'est la peur qui mène le quartier ! Tous les jours y'a une bagarre, ça c'est obligé ! Les grands, ils arrêtent pas d' se bagarrer ! Et comme les p'tits copient sur les grands, bah on est mal barrés!» A l'école de la rue de Tourtille, dans le quartier de Belleville à Paris, les enfants mettent leurs maux en musique et font de la poésie un instrument de paix. L’idée de leur faire troquer les coups de poings contre des rimes a germé il y a une quinzaine d'années dans l'esprit d'une enseignante, Véronique Bavière. «A Belleville, les enfants sont dans une telle détresse, explique-t-elle, ils souffrent d'un manque de reconnaissance, auquel viennent s'ajouter les difficultés des parents, des problèmes de langues... Nous travaillons à ce qu'ils soient malgré tout bien dans l'école, et qu'ils ne se sentent pas fautifs, mais au contraire fiers d'eux »

     Egalement musicienne, Véronique convie ainsi régulièrement ses élèves dans des aventures musicales. Dès 1997, les projets prennent de l'ampleur, suite à la rencontre avec Fabien Bouvier, auteur-compo­siteur. Un premier spectacle, Le Serrurier Magique, est enregistré sur CD. «Il faut voir ce que les enfants sont capables de faire quand ils sont motivés ! L'idée est d'aller chercher au fond de chacun ce qu'il y a de meilleur et de le mettre en valeur. » L’année suivante, un nouveau groupe d'enfants prend la relève. «A l'école, il y avait beaucoup de bagarres», témoigne Faïca, 12 ans. «Alors Véronique et Fabien ont décidé de faire une comédie musicale sur la paix. » Pendant un an et demi, les élèves de Véronique, alors en CE2, réfléchissent à différents thèmes : la violence, la paix, l'école... Avec Fabien, ils écrivent la comédie musicale, puis définissent et se répartissent les rôles : M. Machin qui n'aime pas les enfants et leur court après avec un manche à balai, Mme Louisa, la femme de ménage qui nettoie la violence... Quand arrive le moment d'enregistrer les chansons sur un CD, on monte un atelier chorale et un studio au sein de l'école. La première représentation de Gouttes de Paix a lieu en décembre 1999. L’histoire est celle d'une petite fille, prénommée Léa, qui veut rassembler toutes les couleurs de l'arc-en-ciel pour ramener la paix. Elle va offrir aux «loubs» qui passent leur temps à racketter les «agneaux» une maison au grand air, une maison de la paix. A la fin de cette représentation, quelle n'est pas la surprise des enfants de se voir offrir une maison pour de vrai, une fermette dans la Sarthe où ils pourront se rendre en vacances dès l'été suivant !        

     Pour mener à bien ce projet, Véronique, Fabien et leurs amis ont créé une association, les Serruriers Magiques, et monté une SCI. En invi­tant les enfants à restaurer la maison, créer un jardin, et participer à la vie de la région, ils entendent prolonger l'idée du spectacle, selon laquelle les enfants font des bêtises parce qu'ils n'ont rien d'autre à faire... Au final, après neuf représentations, le bilan est plus que positif. «Avant, dès qu'il y avait une bagarre dans la cour, on rentrait dedans. Aujourd'hui, on intervient pour séparer!», témoigne un des enfants ­comédiens. «On a appris qu'il fallait réfléchir avant de taper, et qu'il valait mieux parler avant de montrer les poings !» note un autre. Véronique, qui a accompagné ces enfants durant ces trois années, jusqu'au CM2, les a vu évoluer et se révéler : «II y avait un "terrible" dans l'école. C'est lui qui est à l'origine de la chanson « J’ suis pas un bouffon ». Aujourd'hui, il est beaucoup plus calme. Je suis dure avec eux, je ne les laisse pas déborder. Mais en échange, je leur offre autre chose. C'est du donnant-donnant ! » Aujourd'hui, la plupart de ces enfants sont entrés en sixième, mais ils poursuivent l'aventure. Une brochure est en préparation, et ils «encadrent» des plus jeunes qui vont reprendre leurs rôles. Quant à Véronique, elle reçoit du courrier d'enseignants et d'éducateurs qui ont eux aussi envie de monter Gouttes de Paix...

VALEURS MUTUALISTES / Novembre 2000 / Katia Vilarasau

 

Dans des quartiers rongés par le mal de vivre, peut-on éduquer les enfants à la tolérance et à la non-violence ? Dans le Paris populaire du XXe, une école primaire relève chaque jour ce défi. Des raisons d'espérer pour tous ceux qui refusent la misère, avant la Journée du 17 octobre.

     Si le ciel est si gris /C'est que la terre n'est pas toute rose / Oui ce qu'on raconte ici / C’est tout autre chose / Dans mon quartier la paix ne règne jamais / Dans mon quartier on n’est jamais en liberté. » En conviant des enfants d'origines très diverses et de milieux sociaux fortement défavorisés à mettre en chansons la vie de leur cru, le quartier de Belleville, Véronique Bavière a trouvé une voie pour redonner aux enfants le sens de la rigueur, le goût des études et la maîtrise de la violence. Ces paroles ouvrent Gouttes de paix, le deuxième album CD réalisé par les élèves de l'école de Tour tille, une comédie musicale qu'ils ont imaginée, mise en scène puis jouée à plusieurs reprises dans un vrai théâtre parisien. Institutrice dyna­mique et réceptive à l'environnement socio­culturel de l'enfant, Véronique Bavière a eu un parcours plus privilégié que celui des « gamins de Belleville », confrontés aux consé­quences de tensions urbaines comme le racisme, l'exclusion et la précarité d'emploi des parents. Ici, 70% des élèves sont d'ori­gine immigrée, issus de dix-neuf nationalités. Ces chiffres sont au coeur du vécu des enfants. « Ils sont dans une si grande détresse due à la différence de culture, qu'ils pensent qu’ils ne sont rien du tout et manquent de reconnaissance. Pour eux l'école, c'est raté d'avance », explique-t-elle. C'est précisément là que vient se greffer le projet de Gouttes de paix. II est le point d'ar­ticulation entre un échec annoncé et une inté­gration travaillée. Elle poursuit: « Il faut leur montrer qu'ils ne sont pas fautifs et faire en sorte qu'ils soient fiers d'eux. Le théâtre leur donne de la rigueur et une fierté immédiate qui ont une répercussion scolaire. » Faïca, Fré­déric, Sid-Ali, Cheikhna, Lily ou Kaltoume met­tent en chanson ce monde même qui les lâche. La première chanson de Gouttes de paix nous dit: «Sophie a déménagé, Lenka a déménagé / C'est la haine, c'est les chiens et leurs hommes qui les ont chassés. C'est la peur qui mène le quartier / Tous les jours il y a une bagarre, ça c'est obligé ! / Les grands ils n'arrêtent pas de se bagarrer ! /Et comme les petits copient sur les grands bah, on est mal barrés ! »

     Le précédent spectacle créé par l'école portait un nom déjà prédestiné à servir d'éclaireur, Le Serrurier Magique. Aujour­d'hui, pour la seconde réalisation, 35 élèves de 6 à 14 ans ont été du voyage. Un périple fabuleux qui a nécessité deux années de pré­paration assidue. « En tant qu'institutrice, j'ai la chance de pouvoir suivre des enfants pendant plusieurs années. L'ébauche du pro­jet s'est faite durant l'année scolaire 1998 et nous avons travaillé mois après mois pour que le spectacle soit prêt en décembre 1999. » Écrits par l'ensemble des enfants, les textes ont été ensuite transmis à Fabien Bouvier qui en a fait des paroles et composé la musique. Afin qu'il y ait une totale fidélité entre les paroles des enfants et l'interpréta­tion, Véronique Bavière a développé une méthode qui concilie résultat artistique et épanouissement personnel de chacun : « Chaque enfant trouve le personnage qui lui convient le mieux L'idée est de laisser le plus possible la parole aux enfants tout en les aidant à se structurer. » Caméra au poing, Rémy Batteault les a suivis pendant deux ans. Son film, Les Enfants de Belleville, retrace les moments clé d'une expérience dont le résultat peut bien se résumer à ce qu'un des enfants, Sid-Ali, déclare dans le film : « Si je n'avais pas fait Gouttes de Paix, je pense que j'aurais été encore plus violent.» Difficile de mesurer les résultats immédiats. Les promo­teurs de cette initiative ont confiance dans cette «semence» glissée par Gouttes de paix. « On espère que tout ce boulot de réflexion, cette éducation à la non-violence les influen­cera quand ils seront confrontés à la double violence, la leur et celle des autres.

     Refus de la violence, refus de l'exclusion, refus de l'échec scolaire et rejet de toute ghet­toïsation, les enfants de Belleville ont déjà dépassé leur projet initial. Anciens ou nou­veaux élèves de l'école vont pouvoir, désor­mais, continuer leurs aventures dans une fer­mette sarthoise, la Fourmonnière, acquise par leur association, Les Serruriers Magiques. Tout cela ne fait pas perdre de vue le but principal de l'Éducation nationale. Comme le confesse Véronique, il s'agit de faire en sorte que « les enfants acquièrent le goût de l'effort et pro­gressent». Un progrès qui va avec le désir de paix, très manifeste dans toutes les paroles que les enfants ont élaboré pour Gouttes de paix: « Je vois là une tache bien vilaine / ça s'incruste comme un rien la haine / Mais le remède est simple comme bonjour / Passez-­moi la serpillière d'amour !».

TEMOIGNAGE CHRETIEN N°2936 / Octobre 2000 / Anne Sophie Le Mauff

 

Une classe de CM2 du quartier de Belleville, à Paris, travaille depuis près de trois ans sur une comédie musicale qu'elle présente depuis décembre. Un projet pédagogique particulièrement intéressant.

"J'ai rêvé d'un monde tout en paix / Plus de bagarres, d'injures, des "s'il te plaît" / Et, en cas de désaccord / C'est pas la loi du plus fort / Les langues parlent avant les poings / On joue tous sur le même terrain"

Ce vendredi 25 février, la comédie musicale "Gouttes de paix" se joue dans le vingtième arrondissement de Paris. Elles et ils sont une trentaine d'enfants (du CE1 au CM2), de l'école de la rue de Tourtille qui chantent et dansent pendant plus d'une heure avec pour trame la paix, comment la faire, comment réunir les couleurs de l'arc en ciel ? Chansons et tableaux se succè­dent où les enfants décrivent leur vie quotidienne, leurs peurs, leurs espoirs... Parents, école, voisinage sont parfois un peu épinglés, mais les enfants se regardent et se critiquent eux-mêmes, comme dans une savoureuse version du "Loup et l'agneau" réécrite dans leur langage ("Les loubs et l'agneau"). Au début, un agneau se fait «carotter» son beau blouson mais, dans un tableau suivant, les "loubs" sont entraînés dans un jeu coopératif par Léa, une petite fille futée. Le spectacle respire une vraie fraîcheur, une vraie joie et une vraie dignité... mais revenons au commencement.

II était une fois une institutrice, Véronique Bavière, qui aime bien entraîner ses classes (qu'elle suit du CE2 au CM2), dans des projets collectifs car «se lancer dans une aventure commune, où les enfants sont aussi responsables que les adultes, c'est un moteur for­midable, indépendamment du thème traité». Musicienne, elle emmène de­puis quinze ans ses élèves dans des aventures musicales ou autres (comme les classes de nature...). Depuis 1996, Fabien Bouvier, auteur-compositeur et animateur, apporte sa "patte" et les projets ont pris une tournure plus im­portante.

En janvier 1998, Véronique et Fabien proposent aux enfants, alors en CE2, de travailler sur le thème de la paix et de la violence. «Ce n'est pas le thème de la paix qui les concerne, c'est la violence. Au début, j'ai été un peu ef­frayée de constater leurs peurs quand ils rentrent chez eux, quand ils jouent dans les jardins publics, etc. La violence qu'ils développent est, en fait, une for­me de défense. La question était : com­ment faire face à la violence ? lls ont énormément besoin de parler, ce que certains ne font pas à la maison. Cet­te violence qu'ils ont en eux, il suffit de la canaliser pour en faire quelque chose. Autant ils peuvent être des rois de la bagarre, autant ils peuvent être des champions de la paix. Cela se joue à pas grand chose. Ils ne sont pas mauvais au fond, n'ont pas envie de faire du mal, mais si l'exemple est mauvais, ils font n'importe quoi. Un travail commee celui-ci a un impact sur ce qu'ils deviendront, j'en ai l'expérience avec des anciens élèves. Ils ont le sen­timent d'être valorisés et, même si les choses tournent mal ensuite pour eux, ils se souviennent de cette expérience positives».

Dans une première étape, les enfants de trois classes réfléchissent sur la violence, notamment avec l'aide du "Petit Livre pour dire non à la violence » dont ils recopient et discutent les textes. Pour Fabien Bouvier «L'idée n'était pas de faire une leçon sur la paix, mais que les enfants vivent et expérimentent des choses à partir de ce qu'est la paix et la violence dans leur quartier, leur famille. La paix, pour un enfant, ce peut être d'avoir reçu un vélo à son anniversaire. Je proposais des pistes de travail aux institu­teurs pour que les enfants s'expri­ment ensuite soit par écrit, soit par oral, soit les deux. Pour une chanson sur l'école, par exemple, je leur ai demandé pourquoi ils aimaient l'école ou pas, quels étaient les moments de violence, à quoi ressemblerait l'école de leurs rêves, etc. Au départ, les enfants ont critiqué beaucoup l'école puis, à la fin, ils se sont demandés ce qu'ils feraient s'ils n'y allaient plus. L'école reste importante pour eux, pour travailler et avoir un métier en­suite... ».

En septembre 1998, les enfants ont commencé le travail vocal, théâtral et chorégraphique, notamment dans le cadre d'un atelier périscolaire de théâtre permettant d'associer des enfants d'autres classes. Le travail d'écri­ture continuait simultanément et a été terminé à l'été 1999. Des musiciens ont alors enregistré la bande son qui a permis aux enfants de ré­péter et d'enregistrer un CD reprenant l'intégralité de la comédie mu­sicale. La première représentation a eu lieu le 17 décembre dernier dans une salle parisienne, la Maroquinerie: un succès ! D'autres représentations auront lieu d'ici la fin de l'année scolaire. Et Véronique Bavière espère que ses futurs élèves reprendront le spectacle l'année prochaine avec l'aide des grands qui seront passés en sixième.

 «Tous les enfants de notre école ont vu notre spectacle, pourtant il y en a qui se bagarrent encore tous les jours. lls n'ont rien compris » déplore une élève. Il est vrai que la violence est fréquen­te durant les récréations mais Véro­nique Bavière a constaté que, «quand il y a des bagarres, certains élèves, notamment ceux qui participent à "Gouttes de paix", interviennent pour séparer ») ce qui est déjà un progrès par rapport aux écoles où les élèves en­couragent les bagarres... «Entre les en­fants de la classe, poursuit-elle, il y a systématiquement une résolution po­sitive du conflit avec encore, parfois, l'intervention d'un adulte. Mais quand un enfant de la classe a un problème avec un enfant qui n'est pas dans la même démarche, certains arrivent à se contenir, à parler, d'autres pas encore, mais ils sont tous capables d'avoir une analyse par rapport à ce qui s'est pas­sé. En cas de violence, ils en arrivent toujours à la conclusion qu'il n'était pas nécessaire d'en arriver là, mais qu'ils ne sont pas parvenus à faire autrement ».

Plusieurs garçons de la classe affirment moins se battre : «Depuis que je suis rentré en CE2 beaucoup de choses ont changé dans ma vie scolaire. Avant, je me battais dans la cour quand j'avais un problème, maintenant, je ne m'en prends plus aux autres. Si j'ai un pro­blème, je vais voir les profs», mais un second semble résigné : «La violence, ça ne s'éteindra jamais». Le racket est également évoqué : «Souvent, il y a des grands qui rackettent le goûter ou de l'argent. Les petits ont peur, alors ils donnent. Si on laisse faire tout le temps, sans rien dire à personne, ça ne pour­ra jamais finir» constate un élève. Fai­re la paix n'a rien d'une évidence : «Quand tu dis, "arrête de te battre", après, c'est toi qui te fais frapper» dé­plore un garçon.

Hors de l'école, certains comportements ont changé, en famille notamment mais l'influence du quartier reste là, comme en témoigne le texte d'une chanson écrite à partir des paroles d'un enfant qui refusait de sortir de son image de "gros dur" parce qu'on risquait de le traiter de «bouffon» dans le quartier, et qui continuait à avoir des compor­tements violents : « Mais si j' veux trouver une place Faut pas faire de cadeaux / Faut juste sauver la face / Et le reste c'est des mots / Si j'avais pas l'air d'un loup / On me prendrait pour un chien / Le respect moi je m'en fous / Je prends, je demande rien »

Fabien Bouvier a constaté que certains enfants changent complètement de comportement lors des «classes de nature» qu'il a accompagné. Loin de leur quartier, et avec un rythme de vie structuré, ils retrouvent un équi­libre. Au retour, les anciens comporte­ments reviennent... La création du spec­tacle a également changé les enfants, leur regard sur eux-mêmes et celui de leurs proches. Enseignants et anima­teurs ont insisté pour que tous les pa­rents viennent voir leurs enfants sur scène, capables de porter un vrai spectacle alors que certains éprouvent des difficultés scolaires. Des élèves ont vu leurs résultats s'améliorer. Une fille souligne que «notre spectacle, c'est aussi pour montrer qu'il n'y a pas que dans les quartiers riches que l'on peut faire des choses bien»... Et d'ajouter : «Faire que le monde aille mieux et qu'il y ait moins de violence en se faisant plaisir, c'est bien».

Ce projet a pu voir le jour grâce au soutien de plusieurs sponsors (Fondation de France, Fondation France Télécom...), et de la plupart des enseignants de l'école primaire de la rue de Tourtille. Outre ce projet et les ateliers périscolaires, l'école souhaite mettre en place une formation d'élèves médiateurs. Goutte à goutte, cette œuvre entraîne ainsi un effet... boule de paix !

NON-VIOLENCE ACTUALITE N°244 / Avril 2000 / Christian Le Meut

 

Dans un quartier populaire de l'Est parisien, une institutrice éduque les enfants à la non-violence en créant avec eux une comédie musicale

   Leur histoire a tout d'un poème à la Prévert. Pendant deux ans, une trentaine de gamins, tous élèves de l'école primaire de la rue de Tourtille, un établissement classé en zone d’éducation prioritaire (ZEP) dans le bas Belleville, ont monte une comédie musicale avec leur institutrice, Véronique Bavière. Aujourd'hui, ils en ont tiré un CD et Rémy Batteault leur a consacré un film, diffusé aujour­d'hui sur la Cinquième.

   «Ce sont pour la plupart des enfants en échec scolaire, pas du tout motivés pour ap­prendre quoi que ce soit. Après plusieurs années pas­sées à Belleville, je me suis rendu compte qu'ils avaient un gros problème d'identité culturelle, qu'ils ne se reconnaissaient pas dans l’école française. »­ Véronique, qui a choisi d’enseigner à Belleville et d’y rester depuis bientôt vingt ans, ne s’ »arrête pas à ce constat et amène les enfants à en parler en classe. De leur malaise naissent des chan­sons : « C'est la peur qui mène le quartier. . . Dans mon quartier, on aimerait déménager. Dans mon quartier, on est jamais en liberté... »

La famille d'Abib est origi­naire du Mali, celle de Fa­toum d'Algérie. Eric trouve ses origines au Portugal, Maeva est née en France et Lili en Grande-Bretagne. A chacun son histoire, à cha­cun ses mots pour raconter que, même lorsque l'on est né en France, le fait d'être d'origine étrangère n'est pas toujours facile à vivre, y com­pris à l'école. Véronique a voulu aller plus loin en mon­trant à tous ce travail. La co­médie musicale était l'outil idéal. Avec l'aide d'un auteur-compositeur, toute la classe a planché sur les paroles. Rien ne leur a été épargné: dictées des textes choisis, exercices de diction, répétitions le soir en semaine pour ne pas em­piéter sur le temps scolaire.

   Leur histoire ? « 11 y a des loups, des loubards, des maî­tresses aussi. Plein de choses quoi... », expliquent deux élèves de CE2 en riant. Ils n'ont pas hésité à transposer la fable du Loup et l’agneau à la situation de violence que connaît leur quartier, et de­viennent poètes en mettant en scène la querelle des cou­leurs de l'arc-en-ciel pour dire le sombre et le clair de leurs vies et leurs envies.

   Cette pédagogie par le pro­jet fait néanmoins des scep­tiques, comme le directeur de l'école, qui ne s'est pas pour autant opposé à la créa­tion de cette comédie musi­cale. « L'investissement est tellement important que l'on peut se demander si ça n'em­piète pas sur l'apprentissage en classe. Ce temps est bien pris quelque part, sur les apprentissages plus traditionnels ? » Véronique Bavière renverse le problème : « A partir du moment où un enfant est stimulé, tu paus lui faire apprendre n’importe quoi, même les matières les plus rébarbatives. C'est une ques­tion de motivation, un des moyens pour lutter contre l'échec scolaire. » Alors uto­pie pédagogique ou pragma­tisme scolaire?

   « II est trop tôt pour savoir l'impact qu'aura cette éducation à la tolérance. J'espère que ce boulot de réflexion les aidera lorsqu'ils seront confrontés à de la violence. » Le « sers-toi de ta tête semble avoir progressé. Un jeune garçon d'origine asiatique explique qu'en «faisant un théâtre de paix, j'ai com­pris un peu, j'ai arrêté de faire trop la bagarre... ». « Si je ne l' avais pas fait, jc serais plutôt violent», explique Eric, jeune Portugais.

   Mais ce n'est pas seulement un beau projet pédagogique, le résultat est là. Des voix claires, un ton juste, pour une comédie musicale pour enfants plutôt bien rodée. Avec leurs «gouttes de paix », les enfants de Belleville nous donnent une belle leçon de vie.

FRANCE SOIR  / 9 février 2001 / Maëlle Flot

 

Comment donner le goût de l'étude et le sens de l'effort à des enfants de toutes origines et de milieux souvent défavorisés ? Une institutrice de l'Est parisien a trouvé la solution

Belle fin d'année à l'école primaire de la rue de Tourtille à Belleville. Un décor de village que ce bas de colline, avec la bou­langerie ancienne au coin de la rue, les cafés à belote et les ateliers d'artistes. L'école primaire, comme la maternelle en face, sent sa III' République, il faudrait la repeindre. Mais Tourtille, c'est surtout, comme les établisse­ments des quartiers pauvres de la capitale, une école contrainte d'innover pour tenir le coup face à la ghettoïsation du secteur : 70% de ses écoliers sont d'origine immigrée, 19 nationalités au total. Voilà vingt ans que Tourtille innove, avec des hauts et des bas, au gré des fluctuations de son équipe. Cette année, c'est un grand haut. Ven­dredi 23 juin, une trentaine de ses écoliers, de 6 à 14 ans, joueront pour la septième fois de l'année devant un vrai public la comédie musi­cale Gouttes de paix, qu'ils ont en grande partie écrite et enregis­trée en CD.

   Cette représentation, parions-le, sera aussi réussie que les précédentes. Dans la salle, on verra des intellos en costume de lin côtoyer des dames en boubous. Les jeunes comédiens arriveront assez flapis, certains très énervés, leur journée de classe derrière eux. Mais le miracle se 1 produira dès l'allumage des projecteurs.

   Une petite conteuse de service surgira en claironnant à la terre entière qu'« il y a long­temps, très longtemps », les couleurs étaient unies dans un arc-en-ciel qui savait «faire fondre l'orage », et à cette époque la paix ré­gnait. Une jeune futée, Léa, ira à la recherche de cet arc-en-ciel perdu. Son périple dévoilera le quotidien des enfants : des bagarres, de la peur, des « loubs » dépouillant un agneau à la mode d'aujourd'hui – « donne ta casquette et tes baskets si tu tiens à tes dents », « les insultes, les sales coups, les joujoux [flingues, NDLR] chargés», et la nécessité d'être un loup pour ne pas se faire prendre pour un chien... Mais voilà la paix qui se profile à l'ho­rizon, à portée de leurs mains.

   Il fallait voir l'autre soir à Conflans-Sainte-Ho­norine, lors d'une grande fête municipale, cette bande de gamins de tous gabarits et couleurs de peau sortir en valsant au terme d'une heure et demie de spectacle. La salle était en transes, les acteurs ahuris et leur institutrice, Véronique Ba­vière, fière comme il n'est pas permis. Pas fière d'elle, mais d'eux! Quand une enseignante en re­traite est venue les yeux embués la féliciter de « ce que vous avez réussi à faire», elle lui a répondu, en montrant les élèves : « Mais c'est à eux qu'il faut le dire ! Et dans la Sarthe, fin mai, elle a carrément balancé au public que « ces gosses-là, ne l'oubliez pas, sont ceux qu'on traite parfois de sauvages au journal télévisé... ».

   Un exploit que ce spectacle préparé depuis plus de deux ans. Ces élèves parfois agités, que cette institutrice suit pour la troisième année, ont d'abord dû se dérouiller pendant des semaines en atelier d'écriture. Ce fut Fab - «Fabien, un ami de Véro, qui devint notre auteur compositeur metteur en scène » - qui leur soutira sans les ménager la ma­tière avec laquelle il créa la comédie musicale. Rien ne leur fut épargné, ni les dictées de leurs textes - «Je ne suis pas un bouffon, un pigeon, un dé­bile profond », ni l'apprentissage for­cené des chansons, un casque sur les oreilles, lors d'interminables séances d'enregistrement pour le CD. « Là, ce fût très dur, explique Faïca, il a fallu apprendre à respirer correctement. Fab en a eu parfois marre, et nous aussi... » Et il fallut répéter dans le préau pendant des mois. La chorégraphie était molle, disait Véro, ensuite c'était les dialogues qui claquaient trop... « Le jour de la première représentation, se souvient Kaltoume, on était sûrs qu'on allait jouer devant une salle vide. »

   On pourrait l'appeler l'allumée de Belleville, cette Véronique Bavière, que les enfants n'appel­lent jamais autrement que Veto, mais avec un respect indéboulonnable... Cette institutrice blonde de 40 ans, à l'allure encore adolescente, ne se sou­vient plus en tout cas du nombre exact de comé­dies musicales qu'elle a montées «ni devant eux, ni derrière eux, mais avec eux », depuis qu'elle est arrivée à Tourtille il y a dix-huit ans. C'était son premier poste et personne n'en voulait, on s'y faisait « massacrer » !

   Mais la jeune fille de bonne famille élevé chez les soeurs de Nevers, ne fit connaissance, en même temps que les caïds, qu'avec « la détresse » : les élèves ne savaient pas lire, ils étaient « amorphes et  désespérés, indifférents aux notes ». Elle découvrit ensuite les récrés où les adultes doivent jouer les casques bleus, les gamins élevés dans un squatt, ceux utilisés comme guetteurs par des grands, la peur des enfants dans certaines rues, le silence des rackettés. Et elle compta à chaque rentrée combien d'élèves «feraient au moins un bon repas par jour à la cantine ».

   «En classe, je compris vite, raconte-elle, que je devais inventer quelque chose pour qu’ils m'entendent et m'écoutent. » Elle marqua un point le jour où elle sortit sa guitare et leur chanta une chanson. Et gagna une manche quand elle réussit à les faire parler d'eux et de leurs pays : «Au début ça leur foutait la honte... » Cela aboutit au premier spectacle, « Viens voir Belleville», dont la chanson est devenue fétiche dans l'école. L'autre soir, à minuit passé, un grand gaillard posté avec ses copains dans un endroit sombre, voyant passer Véro avec ses enfants accrochés à elle au retour d'une représentation, lança comme un signal dans la nuit,  sans un mot de plus, le titre de la chanson.

   En tout cas ce premier tacle eut l'effet que Véro espérait : « Les enfants étaient capables de travailler comme des fous, prenaient confiance en eux et beaucoup décollaient sur le plan scolaire. » Véro mit ainsi chaque année au  programme de sa classe une création ou une une reprise de spectacle en musique, chansons et sketchs. L'année où elle hérita d'une classe infernale, elle jugea qu'avec eux on ne pourrait rien tenter de ce genre, mais cela démarra si mal qu'elle changea d'avis. Puis la magie finit par opérer et « ça roula ».

   II y eut de tout au fil du temps. Pour commencer, les spectacles autour du multiculturalisme valurent aux enfants de Tourtille d'être un moment happés par SOS-Racisme et propulsés sur la scène médiatique : on les vit sur la pelouse de Vincennes, dans le studio Coluche à Europe 1 et en enregistrement avec Jean-Jacques Goldman. François Mitterrand en personne vint même s'enfermer seul avec eux dans leur classe une petite heure…

   Suivirent le temps des jeux de langue, l'époque 1789, l'année Rembrandt, la grande flambée de la radio de l'école - Radio T, comme « Tourtille, tempête, tendresse » -, où toutes les classes turbinaient pour tenir le rythme de l'émission hebdomadaire. II en est resté les chansons diffusées chaque matin par haut-parleur, avec Trenet souvent préféré au dernier rap. II y eut également la classe spéciale des étrangers primo-arrivants, qui eurent droit eux aussi à monter sur les planches, encadrés par des plus grands. Les Sri-Lankais y firent des progrès stupéfiants. Cette année-là, le fils de Véro naquit moins d'une semaine après la dernière répétition, et fut ensuite, avec sa soeur, intronisé pendant des années à l'école de maman.

   On l'aura compris : le théâtre, même si Véro rayonne au piano, n'est pour elle qu'un bon outil pour enseigner. Même les exercices de maths por­tent parfois sur des coefficients de remplissage de salles... « Mon métier, précise-t-elle, c'est maîtresse d'école, et pas directrice d'une compagnie de théâtre. » Pas de problème de ce côté-là, l'instit ne lésine pas sur le niveau des élèves, les programmes et les éva­luations, et apprécie le mot d'ordre du «chacun à son rythme » : elle suit ses élèves trois ans pour user de la latitude qu'offre une classe à plusieurs ni­veaux, notamment pour tous ceux qui «se réveillent en cours d'année ». Et elle attribue souvent à ses « petits loups »  groupés en équipes des tâches différentes.

   Ce n'est pas que l'enseignement traditionnel l'enchante, mais «pas d'hypocrisie, dit-elle, il laisse, dans le primaire tout au moins, une grande liberté. L'Education nationale, c'est d'abord ce que les ensei­gnants en font». Chez elle, c'est l'ouverture cultu­relle qui domine : rares sont les mois ne s'annoncent pas une sortie, un voyage, une classe verte, une classe de ski ou de mer. Pour Véro, le seul cap à tenir est « que les enfants soient bien dans leurs baskets, acquièrent le goût de l'effort et progres­sent ». Son seul rêve serait d'avoir dans ce genre d'école « douze élèves par classe et un équipement défiant toute concurrence ». Tranquille, Véro ? Elle a « toujours des angoisses »...

   On aimerait apprendre que l'Education natio­nale fait cas de ce genre de maîtresses passionnées. « Faut pas rêver», la comédie musicale, un projet pourtant fondamental pour la classe, ne figure ja­mais qu'à la rubrique «  atelier périscolaire » ! Mais l'intéressée, stoïque et loyale, accepte, se réjouis­sant même qu'on ne lui ait «jamais mis des bâtons dans les roues » ! Et - ô plaisir - elle a vu pour la première fois cette année un inspecteur assister à Gouttes de paix , et apprécier.

   Toute l'aide reçue ces dernières années par cette institutrice pour monter des spectacles et faire des CD est venue de l'extérieur, collectivités locales, fondations, entreprises... Il n'empêche, cette « chasse perpétuelle aux sous est usante », avoue Véro. D'autant qu'un projet en amène un autre. Après la comédie, la fermette à la campagne, sous la forme d'un nouveau projet, baptisé « la Clé des champs »... Forte des métamorphoses que les gosses de Belleville connaissent au bout de quelques jours loin de chez eux, l'instit a créé l'an dernier avec sa bande de copains une association, Les Serruriers magiques, pour pouvoir récolter de l'argent et acheter une maison à la campagne.

   C'est fait. La fermette, la Fourmonnière, a été achetée dans la Sarthe, et deux séjours de deux semaines seront organisés dès cette année en août. Véro y sera tout le mois, en compagnie de quelques adultes et d'une douzaine d'enfants chaque fois. Des menus à la location du minibus tout est presque prêt... On a vu un matin un groupe d'enfants écrire la liste du trousseau de vacances, avec « une tenue sale qu'on peut déchirer » et de « beaux vêtements pour les fêtes ». Fin mai, ils sont partis là-bas planter la centaine de plan de tomates repiquotés à Belleville, décaper quelque briques de la grange à relever et humer le bon air.

   « Sainte Véro », plaisante Jeanne, sa copine de 20 ans, qui a quitté Tourtille l'an dernier pour une école de l'Ariège. « C'est un bourreau de travail. En vingt ans je l'ai vue monter en puissance, et elle peut encore aller plus loin. » Pauvre Véro, qui se regimbe, ulcérée, chaque fois qu'on veut lui tresser une auréole, rétorquant qu'elle ne fait aucun miracle… Pourquoi sacrifie-t-elle alors son mois d'août enfants ? « Mais pour qu'ils soient bons à l'école pond-elle sans hésiter une seconde. Il leur faut un temps de vacances équilibré. Et là-bas, ce sera une autre vie. »

LE NOUVEL OBSERVATEUR N°2936 / Juin 2000 / Anne Foh

                                                  Le Serrurier Magique

Certaines écoles primaires n'ont pas attendu que le ministre de l'Education lance "une chorale dans chaque école" pour chanter. Quand l'instituteur a du talent et que les enfants sont motivés, cela fait même des merveilles. A Belleville, l'univers est plus dur. Véronique Bavière (l'institutrice) et Fabien Bouvier (auteur-compositeur) ont établi un véritable contrat de lutte contre l'échec scolaire par la musique. Le projet a concerné vingt-cinq enfants de l'école primaire de la rue de Tourtille dans le 20e arrondissement de Paris. Tout a commencé sur un travail théâtral : l'histoire du Serrurier magique s'est construite autour des personnages imaginés par les enfants. Placement du geste, expression, séances d'écrit ont occupé tout le premier trimestre. Le travail rythmique, vocal et chorégraphique est venu plus tard. Les enfants ont pu présenter Ieur spectacle à la fin de l'année et produire un CD. Si les textes sont chargés de l'âpreté du quotidien (Il a tué un copain/Pour presque rien / Pleure sa vie, elle s'enfuit / La tienne finit), ils comportent aussi des messages d'espoir, de générosité et d'humour. Dans le coeur de tous ces enfants, la musique s'est installée et pourrait donner un autre sens à leur vie. Espérons cet exemple fasse des petits.

LE MONDE DE LA MUSIQUE / Mars 1998 / Olivier Bellamy

Déclencheur symbolique d'une aventure écolière, cette chanson de Julos Beaucarne est aujourd'hui devenue un CD. Institutrice (depuis quinze ans), dans une école de Belleville, à Paris, classée en Zone d'Education Priori­taire, Véronique Bavière a en charge vingt-cinq enfants de CM2 de neuf à douze ans, issus pour la plupart de mi­lieux défavorisés. Pour permettre à chacun d'eux « de se sentir bien et de profiter pleinement de son passage à l'école », autrement dit pour lutter d'abord contre l'échec scolaire, « l'instit » a proposé de créer une comédie musicale, en partant du fameux serrurier de Julos. But implicite : amener chaque enfant à découvrir qu'il détient ses propres clés. A partir de cette dé­marche éminemment pédagogique, une histoire et neuf chansons ont été écrites, les idées ou bribes de phrases amenées par les enfants servant de support au travail scolaire.« Certaines chansons - "Il a tué un co­pain ", "La clef sous la porte"- sont très dures, mais ça vient des enfants », dit Vé­ronique Bavière. C'est un jeune auteur­compositeur, Fabien Bouvier qui les a structurées et a assuré la musique et les arrangements, avec deux autres musiciens. Un « souci de qualité » et un résultat qui n'ont rien à envier à bien des réalisations professionnelles.

CHORUS N°23 / Printemps 1998 / Daniel Pantchenko

Que des enfants prennent la plume, la parole et la voix pour écrire et chanter ce qu'ils ressentent de leur univers, voilà qui traduit un projet. De plus, lorsque celui-ci se concrétise par l'édition d'un CD d'excellente qualité, c'est à remarquer. C'est pourquoi, séduit, je l'ai choisi dans notre sélection. À l'origine il s'agissait de préparer un spectacle : chaque enfant a inventé son personnage, et Luis Fabien, l'auteur-compositeur, a mis en forme le spectacle, sous la houlette de Véronique, la maîtresse. C'est une entreprise exemplaire, au sens où elle don­ne des idées de réalisation, tant à l'école maternelle qu'à l'école pri­maire où les enfants sont enga­gés dans une créativité dirigée (le thème, le conte, les idées à dé­velopper). La réalisation se fait "grandeur nature" puisque tout cela débouche sur un spectacle donné au Théâtre de Ménilmon­tant. C'est à écouter, â analyser par les enseignants, pour faire naître des désirs d’immersion dans ce type de projet partenarial.

EDUCATION ENFANTINE N° 8 / Avril 1998 / Alain Bousquet

Un CD génial dont tous ces jeunes auteurs peuvent être vraiment fiers !

LE JOURNAL DES ENFANTSN° 670 / Octobre 1997

Le titre et la chanson éponyme sont de Julos Beaucarne. Le reste fait main par une institutrice, Véronique Bavière, un auteur-compositeur, Fabien Bouvier, et les élèves de CM2 d'une école de Belleville classée en zone d'éducation prioritaire. Les yeux grand ouverts sur la « vie qui balance entre l'automne et l' hiver », les enfants chantent leurs envies (« mais je voudrais garder la  paix, la gentillesse. la nature, le métro et le cours  de dessin ») et leurs blessures. L'un dessine oiseau qui s'envole. Un autre rêve : « Si ça serait moi le président ». Un troisième met la clef sous la porte parce que maman crie et papa cogne. Celui-ci raconte que celui-là a tué un copain... Les enfants de Belleville ont mis en scène l'histoire qu'ils ont imaginée. Avec les disques déjà vendus, ils se sont payé un petit voyage. Ils ont d'autres projets. Les serruriers magiques, ce sont eux. La clef, c'est Véronique,  la maîtresse.

TELERAMA N°2499 / Décembre 1997

Vous voulez échapper aux multinationales de l’amusement enfantin ? Voilà un CD qui permet de tenir les enfants tranquilles en leur faisant travailler l'imaginaire, le sens poétique, et ce je ne sais quoi d'amour de la liberté bien de chez nous, sans pour au­tant enrichir Picsou. Les moyens financiers sont réduits, puisque c'est une classe de CM2 de la rue de Tourtille à Belleville, qu'un auteur com­positeur (Fabien) et une maî­tresse (Véronique) ont mise à contribution, d'abord pour un spectacle, ensuite un CD. «Nous allons dompter le monde avec une horde d'enfants» écri­vait Fourrier, ici, la horde est ai­mable : «Je voudrais que tes méchants deviennent gentils / Je voudrais qu'on ne rende pas les vaches folies». Les accents diffèrent d'un môme à l'autre et le propos est subversif tendance naïve ; la musique, simple, piano> guitare, s'adapte aux voix, ici bien posées, là bataillant en pleine mue. Une dernière raison pour les parents d'offrir ce disque : il n'y a pas de produits dérivés.

LIBERATION / 21 décembre 1997 / Hélène Hazera